CHAPITRE 2 : LA PLANETE DES MADÔSHIS
Dans un infime recoin de lunivers, se trouvait une planète, qui ne représentait rien dans cette immensité. Elle faisait partie des astres les moins grands et les moins visibles. Constamment enveloppé dun voile foncé, il ne faisait pas bon y vivre. En effet, le soleil avait très peu dimpact, et le ciel ne laissait pas beaucoup doccasions de faire parvenir des rayons de chaleur. Il y avait néanmoins beaucoup deau, dune profondeur difficile à mesurer. Des pics rocheux en ressortaient, certains prenant la forme dune arche, et visiblement aménagés par les habitants, car on y voyait de nombreuses petites ouvertures laissant sortir des lumières de diverses couleurs. Pour résumer, cet endroit était relativement peu accueillant.
Lindividu frêle à présent connu sous le nom de Bibidi, vivait dans un de ses pics depuis sa naissance sur cette planète. On ne sait rien de ses parents, disparus à ce jour. Nayant pas encore atteint le stade de ce quon peut appeler la vieillesse, il était pourtant âgé denviron un million cinq cent mille ans, ce que beaucoup qualifieraient dune éternité. Mais pas sur sa planète natale en tout cas. Malgré le fait que personne nétait aussi âgé que lui, la moyenne dâge des autochtones avait été estimée à un million trois cent mille ans. Mais au fait, quels genres de créatures pouvaient bien vivre aussi longtemps ? Et aussi, étaient-ils tous de la même trempe que cet être si particulier quest Bibidi ?
Les Madôshis, cest comme cela quils sappelaient, étaient tous élevés dans lunivers au rang de sorciers. Le terme « Madôshi » a été choisi pour désigner ces êtres pratiquant la magie à un niveau incomparable, et aux objectifs peu angéliques. Cependant, il existait peu de représentants : seulement un millier de sorciers Madôshis ont vécu depuis le commencement de lunivers, et à peine la moitié vivaient encore actuellement en même temps que Bibidi. Il est clair que cette génération finira un jour par séteindre.
Physiquement, ils navaient pas beaucoup de similitudes. Mis à part leur relative laideur, ils nétaient pas prédisposés à une certaine taille, un poids conventionnel ou une apparence précise. Tout comme leurs pouvoirs, qui tendaient à se développer de manière très différente, et dont létendue ne semblait avoir aucune limite. En revanche, ils avaient tous en eux une réticence a la sympathie, et ils étaient persuadés que leur magie ferait plier nimporte qui. Après tout, comme dans chaque peuple, il y avait des courageux et des peureux, des sadiques qui sopposaient à ceux favorisant la pitié. Chaque sorcier développait sa magie à sa guise, en tenant compte uniquement de ses propres intérêts. Heureusement pour le reste de lunivers, qui nétait guère surpeuplé à cette époque, les Madôshis nétaient pas assez nombreux pour entreprendre une quelconque domination générale. Tout simplement car des instances supérieures dont ils soupçonnaient à peine lexistence surveillaient la totalité de lunivers, et elles étaient encore loin dêtre en danger.
Dispensés de toutes futilités, leur planète na pas de nom spécifique, leur langage non plus. Tout ce qui rapporte aux Madôshi sappellera également Madôshi. Les symboles qui constituent leur langage sont utilisés par toute la population, on peut dire quil sagit de la seule similitude parmi eux. Finalement, ils nétaient pas enrichis culturellement.
Sur cette planète, il nexiste aucune unicité. Chacun essaye de sisoler comme il le peut, et suit son destin à sa manière. Bibidi a maintenant décidé de créer ce qui deviendra par la suite la plus puissante des entités, et bien soit. Personne ne va len empêcher. Et pas question de remettre en cause cet acte, pour eux rien ne doit leur être dicté. Ils connaissent lexistence de divinités dont ils ont eu des descriptions floues, mais naccepteront jamais leur supériorité, en particulier Bibidi. Voila ce quil faut savoir pour le moment concernant ces personnes si particulières.