Chapitre 6 : à la recherche d'un remède
Partie 5 : jeu de dupes
- Dame Alawen, c'est moi, Alathorn.
L'oracle ouvrit la porte.
- Enfin de retour... Qui est ce ?
- Je suis le sorcier Babidi, pour vous servir, je suis venu ici pour votre fille, chère madame.
- Enchantée. Répondit l'oracle un peu surprise.
- Ce cher Alathorn m'a informé qu'elle a été pétrifié par Dabra, le roi des démons, puis je entrer ?
- Bien sur.
Le sorcier et l'irulien entrèrent, Alathorn se figea à la vue d'Eolin.
- Tu ne travailles pas ? Demanda l'irulien.
- J'ai pris un jour de congé, tu as un nouveau bandana ?
- Oui, j'ai déchiré l'ancien bêtement.
Babidi inspecta la saiyenne pétrifiée.
- Oui, c'est bien l'uvre de Dabra. Hum... Je pourrai essayer ce sortilège mais c'est risqué... Je devrais d'abord essayer sur un morceau de tissu pétrifié.
- Je m'en charge ! Dit Eolin.
- Merci jeune fille, faites attention à ne pas abimer ma cliente. Madame, parlons à présent de ma rémunération, j'ai beau être un philanthrope j'ai besoin d'un minimum d'argent pour vivre décemment.
- Oui, je comprend. Alathorn, tout va bien ? Tu as l'air tendu.
L'oracle toucha le bras de l'irulien et eut un spasme, elle regarda Alathorn avec effroi.
- Madame, vous allez bien ? Demanda Babidi.
- Des problèmes de digestion... Quelle étourdie, je manque à mes devoirs d'hôte, vous prendrez bien le thé avec moi.
Eolin apporta le morceau de tissu pétrifié.
- Eolin, peux tu amener monsieur Babidi au salon, je vous rejoins tout de suite.
L'oracle attendit que le sorcier quitte la pièce pour se tourner vers Alathorn.
- Vous savez. Dit ce dernier en baissant la tête.
- L'emprise de Babidi n'est pas complète sur toi, on peut te désenvouter.
- Et Lichti ? Si c'est le prix à payer pour la sauver, j'accepte de rester à son service.
- Ne dis pas de bêtises, il y a un moyen de tromper ce type.
Alawen appela Eolin et lui murmura quelque chose à l'oreille, l'irulienne pâlit. L'oracle alla ensuite vers le salon. Eolin s'approcha d'Alathorn et lui lança un regard furieux.
- Tu aurais pu mieux te renseigner avant de rencontrer ce type, dame Alawen va le retenir le plus longtemps possible au salon en flattant son ego, je commence le désenvoutement.
Pendant qu'Eolin tentait de briser l'emprise de Babidi, Alawen posait des questions sur la magie du sorcier et s'extasiait de ses prouesses.
- Vous savez madame, dans notre famille, le talent pour la magie est inné, nous sommes différents du pathétique peuple qui se complait dans sa fange. C'est rare de parler à quelqu'un capable de m'estimer à ma juste valeur.
L'oracle bouillait intérieurement, même dans la plus haute noblesse d'Irul elle n'avait jamais rencontré quelqu'un d'aussi orgueilleux et détestable.
- Vous allez bien chère madame ? Vous avez encore des problèmes de digestions ?
- Oui, on va dire ça.
- Je peux vous proposer un remède.
Alawen eut une vision et poussa un soupir de soulagement.
- J'ai assez abusé de votre temps monsieur Babidi, je vais vous laisser travailler.
Le sorcier posa le tissu pétrifié sur la table et fit une incantation. Une lumière enveloppa le tissu mais il garda son aspect pétrifié.
- Ah ? C'est plus puissant que je l'imaginais, je vais devoir emporter le fragment à mon laboratoire.
- Vous voulez sans doute une avance sur votre facture. Dit sèchement Alawen.
- Je comprend votre déception madame mais je vais devoir faire des recherches, cela prendra du temps et coutera de l'argent.
- Votre but est de prendre un morceau pétrifié par Dabra pour essayer d'invoquer le roi des démons et de l'asservir. Vous n'avez jamais eu l'intention de sauver ma fille mais vous voulez profiter de mon argent en entretenant de faux espoirs. Dit Alawen.
Babidi resta bouche bée.
- Euh, madame...
- Inutile de perdre votre temps je suis voyante.
- Dans ce cas, tue les Alathorn !
- Non.
- Pardon ?
- Je n'ai pas d'ordres à recevoir de toi, vieille mite desséchée.
- Tu oses me désobéir ? Meurs ! Dit le sorcier en tendant la main.
Un silence s'installa.
- Pourquoi sa tête n'explose pas ?
Alathorn enleva son bandana, la marque de Babidi avait disparue de son front. Le sorcier fut à nouveau bouche bée.
- Vous pensiez sérieusement que j'ai pris le thé avec vous pour le plaisir ? Dit Alawen.
- Maintenant vous allez faire connaissance avec notre prison. Dit Eolin.
Babidi leva les bras, une lumière aveuglante envahit la pièce. Quand les iruliens retrouvèrent la vue, le sorcier et le tissu pétrifié avaient disparu.
- Saleté, nous devons le rattraper, Dame Alawen ?
L'oracle tenait sa tête entre ses mains et semblait souffrir.
- Non, c'est impossible ! Gémit Alawen.
- Qu'avez vous ? Demanda Eolin.
- Quelqu'un est en train de remonter le temps !
A suivre...
