LE TOURNOI DES SANKIS : DEMI-FINALES ET FINALE
-«Voici venir les demi-finales! Trois matchs seulement nous séparent de la conclusion de ce tournoi! Qui sera sacré meilleur combattant parmi ceux qui n'utilisent pas l'énergie?» hurla l'arbitre en brandissant son micro haut dans le ciel.
Il fit un demi-tour sur lui-même pour faire face à l'espace des participants.
-«Voici venir virtuelle Videl! Elle a su déjouer les ruses du ninja Violet virtuel, a surpassé virtuelle Chichi dans un combat tout en technique et a finalement triomphé de virtuel Draculaman malgré le sang que lui avait dérobé ce dernier! Pourra-t-elle vaincre les techniques martiales du commandant Bleu virtuel?»
Virtuelle Videl monta sur le ring sous les hourras de la foule. Le moine supérieur s'approcha d'elle.
-«Videl, il faut absolument que vous gagniez! On ne doit pas permettre à ce suppôt du mal de briller dans notre tournoi!»
Virtuelle Videl fronça les sourcils.
-«J'avais bien l'intention de me battre de mon mieux...»
-«Bien.» fit-il avant de rejoindre les gradins.
-«Il a complètement dominé ses deux premiers combats face à virtuel Bactérie et virtuel Rail puis est allé au delà de l'endurance du terrible virtuel Diableman! Le commandant Bleu virtuel pourra-t-il poursuivre son ascension en venant à bout de sa redoutable concurrente?» demanda l'arbitre.
L'accueil fut plus mitigé pour le commandant. La façon dont il avait ridiculisé virtuel Rail et son étrange victoire sur virtuel Diableman qui n'avait au dernier moment pas lancé son rayon diabolique, tout cela laissait plus d'un spectateur circonspect. De plus, bien que la terreur de l'armée du Ruban Rouge s'estompait avec les années, une inquiétude viscérale résidait encore au fond du cur des gens.
Le commandant Bleu virtuel fit face à virtuelle Videl. Puis, plaçant une main devant son visage, le petit doigt relevé, il dit:
-«Les femmes ne devraient pas être autorisées à monter sur un ring.»
Un petit sourire malicieux apparut sur le visage de la fille de Satan.
-«Je ne peux même plus compter le nombre de fois que j'ai entendu ce genre de discours! Et je me suis toujours fait un plaisir d'écraser ces hommes qui estiment que toute femme leur est nécessairement inférieure en puissance!»
Le soldat prit un air étonné.
-«Qui parle de puissance? Les femmes sont simplement trop dégoutantes pour avoir leur place dans une arène.»
-«Qu'est-ce que c'est encore que ce gars?» grimaça virtuelle Videl.
-«Que le premier combat des demi-finales commence!»
-«Bon, commençons par lui effacer ce petit sourire du visage.» pensa la lycéenne.
Elle rejoignit en un sprint son adversaire qu'elle tenta de frapper par trois fois. Celui-ci passa entre les coups et plaça un uppercut que la jeune combattante dévia d'un coup de coude. De son autre bras, elle voulu écraser le nez du soldat qui sauta sur le côté et envoya un coup de pied. Virtuelle Videl amorça une esquive mais son épaule fut touchée. L'impact n'était que superficiel et les deux combattants se firent face, vigilants.
-«Il est plus coriace que je ne l'avais cru...» marmonna la fille de Satan.
-«Malheureusement pour toi, je ne suis pas du genre à sous-estimer mes adversaires, même s'ils sont répugnants.» expliqua le commandant Bleu virtuel en remettant sa main au petit doigt levé près de son visage.
Il se détourna et se rapprocha du bord du ring. Il déposa sa casquette et sa veste sur le côté du terrain. Ses vêtements avaient déjà été abîmés lors du combat avec virtuel Diableman et cela avait servi de leçon au commandant. Il se remit en garde. Virtuelle Videl repassa à l'assaut. Lorsqu'elle arriva devant le militaire au torse dénudé, il frappa d'un coup de poing en avant. Elle sauta par dessus l'attaque et d'un coup de pied en revers, elle atteignit la joue du commandant Bleu virtuel qui tomba au sol. Il se releva alors que son adversaire fonçait déjà sur lui. Il esquiva le coup de la combattante d'un mouvement sur le côté. Il tendit une jambe sur la trajectoire de virtuelle Videl qui trébucha, surprise. Un coup de coude dans le dos la fit s'écraser par terre.
-«La précipitation n'est pas ton alliée, petite sotte.»
-«Le combat fait rage entre les deux adversaires! Je ne saurais vous dire si l'un d'eux a prit l'avantage!» vociféra l'arbitre.
Virtuelle Videl se releva. Elle prit un instant pour se concentrer. Puis elle partit encore une fois au combat. Elle donna un premier coup de poing que son opposant esquiva. Le second coup échoua de la même manière. La jambe de la fille de Satan frappa le ventre du soldat. Puis elle en glissa une entre celles du guerrier du Ruban Rouge et le fit basculer, l'envoyant heurter violemment le sol. Elle s'agenouilla instantanément à côté et frappa d'un grand coup son visage. Un genou du commandant Bleu virtuel vint se loger dans son menton. Les deux adversaires se redressèrent à bonne distance.
Virtuelle Videl se massa le menton.
-«Tu peux être fière de toi, gamine. Mais à ce que j'ai pu en juger, tu es moins forte que Diableman, et je l'ai vaincu.» ricana le soldat.
-«Cause toujours... Et puis tu ne devrais pas trop la ramener. Ce combat n'était pas à ton avantage avant que ton adversaire ne se batte plus.»
Le sourire du commandant Bleu virtuel s'élargit.
-«Oh! Tu parles de ça!»
Il planta son regard dans celui de la lycéenne.
-«Hein?»
Virtuelle Videl ouvrit de grands yeux interrogatifs. Un éclat passa dans ceux du militaire. Après un instant, la combattante s'écria:
-«Ah! Je ne peux plus bouger!»
-«Quelle technique! Il semblerait qu'avec son regard, le commandant Bleu virtuel ait paralysé son adversaire! Sans doute avait-il usé de la même technique face à virtuel Diableman!» clama l'arbitre.
-«Oh! Ma technique a été percée à jour!» s'exclama le commandant, un sourire en coin.
-«Virtuelle Videl parviendra-t-elle à se libérer?» interrogea le commentateur.
Elle essayait de toutes ses forces de rompre l'étau. Son adversaire s'approchait tranquillement, un regard malsain posé sur sa cible sans défense.
-«Bouge-toi Videl» hurla Satan.
-«Cette fois... Ce n'est pas comme contre... Le vampire... Je n'y arrive pas du tout!» articula-t-elle tout en forçant pour se libérer.
Un coup de poing vint mettre un terme à ses efforts. Elle glissa contre les dalles du ring. Le commandant Bleu virtuel la releva par le col et lui mit un coup avec la tête. Il la reposa sur ses pieds en souriant et lui frappa le visage d'une série de coups de poing. Virtuelle Videl se mit à saigner.
-«Ordure!» siffla-t-elle entre ses dents bloquées.
Un coup de pied au visage la fit taire.
-«Moi? Une ordure? Je ne fais que tirer bénéfice de ma technique. C'est normal, non? Si ça ne te convient pas, alors libère-toi. Hé! Hé! Hé! Hé! Hé!»
-«Drôle de technique...» marmonna la vraie Videl.
-«Aujourd'hui, tu pourrais la surpasser, je pense.» dit Sangohan qui semblait peu goûter au spectacle, les sourcils froncés.
Le commandant Bleu virtuel continua à rire en prenant un plaisir sadique à frapper sa victime. Il lui mit plusieurs puissants coups de pied dans le ventre suivi d'un crochet sous le menton qui fit cracher du sang à la lycéenne.
-«Tu vas goûter à mon plus puissant punch! Puis je te laisserai traîner par terre jusqu'à la fin du décompte. Ce combat n'a plus aucun intérêt.»
Le commandant pencha son corps en arrière, épaule droite reculée, puis, jetant de toutes ses forces son poing en avant, balançant tout son corps pour donner de l'énergie au coup, il frappa la joue de la fille qui émit un craquement. Le corps de virtuelle Videl encaissa le choc sans tomber au sol comme l'aurait voulu le commandant Bleu virtuel. Celui-ci, emporté par son élan, heurta son ennemie. La poitrine de la jeune combattante pesa contre le torse du soldat qui en eut le souffle coupé.
-«Kyaaaaaaaaaaaaaah! C'est horrible!» hurla-t-il en bondissant en arrière.
Aussitôt, virtuelle Videl se sentie libérée. Sans réfléchir, elle rendit la monnaie de sa pièce au commandant d'un puissant coup dans la mâchoire qui l'envoya s'écraser par terre.
-«Je n'ai pas compris ce qu'il c'est passé, mais je suis libre!» se dit-elle tout sourire.
Il se releva, un filet de sang coulant de sa bouche.
-«Ces poitrines qui pendouillent sont vraiment dégoûtante! Rien à voir avec le corps masculin taillé d'une pièce...» dit-il.
Virtuelle Videl haussa un sourcil.
-«Parce que la queue des hommes ne pendouille pas, peut-être?»
Le soldat mit une main sur sa bouche, choqué.
-«Mon Dieu! Je ne savais pas qu'il existait des êtres aussi vulgaires!»
-«Virtuelle Videl est parvenue à se libérer! Que nous réserve la suite de ce combat?»
Les deux adversaires se frottèrent le visage, suite aux derniers coups qu'ils avaient reçus.
La fille de Satan se précipita vers son ennemi, tête baissée. Au dernier moment, elle releva la tête. Elle croisa le regard du militaire et détourna aussitôt les yeux. Elle ne vit pas l'éclat passer dans ses yeux. Elle frappa à l'aveuglette et ne rencontra que le vide. Elle releva un peu les yeux, trouva les pieds de son adversaire et reparti l'affronter tête baissée. Elle ne put le frapper, celui-ci s'étant éclipsé entre temps. Elle releva encore un peu les yeux et trouva le commandant Bleu virtuel accroupi. Elle détourna la tête juste avant que l'éclat ne passe dans ses yeux. Mais ses pieds furent crochetés et elle tomba dos contre le sol. Elle se releva les yeux fermés. Renonçant à essayer d'entrapercevoir son adversaire, elle se mit en garde, les yeux clos.
-«Tu crois que tu peux me battre les yeux fermés?» ricana le militaire.
Il se faufila jusqu'auprès de son opposante et la frappa d'un coup de genou dans le ventre. Il fit un saut en arrière et observa la lycéenne tenter de frapper le vide en vain. Elle se concentra pour l'entendre approcher, ne se doutant pas qu'elle se retrouvait dans la même situation que virtuel Bola au début du tournoi. Elle comprit vite que la rumeur du public l'empêcherait d'entendre quoi que ce soit. Elle fut frappée au visage et tomba par terre suite à un coup de pied dans le ventre. Elle tenta de redoubler de concentration pour percevoir le tapotement des pieds du militaire à travers le bruit ambiant. Cela semblait impossible. Soudain, un cri la surprit.
-«La ferme!!! Vous voyez pas qu'elle essaie de se concentrer?!?!»
Elle ouvrit les yeux. Son père, debout, avait crié vers le public qui s'était instantanément tu.
-«Ha! Ha! Ha! Ha! Il est cool, ton père!» rigola Sangohan.
Le public resta silencieux. La notoriété de Satan lui permettait toujours d'obtenir ce qu'il voulait.
-«On est désolé.» dit l'arbitre comme s'il faisait partie du public.
-«Bon, ça va. Maintenant, laissez ma Videl se battre.» dit le champion en se rasseyant.
-«Si je gagne, ce sera grâce à toi, papa!» pensa virtuelle Videl en souriant, refermant les yeux.
Le commandant Bleu virtuel se déplaça furtivement pour arriver dans le dos de la jeune fille. Au moment d'attaquer, il reçut un coup de coude dans le visage. Il se le prit à deux mains, criant de douleur. Du sang coulait de son nez. Il se jeta sur virtuelle Videl qui évita un coup, en reçut un deuxième et en évita un troisième. Elle riposta d'un coup de poing qui cogna la poitrine du soldat. Il recula en haletant.
-«Elle est terrible cette gamine! Une vraie peste!» se lamenta-t-il.
-«Bon...»
Il se remit à sourire. Il leva une jambe et abattit plusieurs fois la pointe du pied contre le sol. Il finit par faire voler en éclat une dalle du ring. Il ramassa les morceaux et les mit dans une poche. Il en garda deux dans sa main avec lesquels il jongla en riant. Il s'approcha doucement de virtuelle Videl et jeta l'un des cailloux à sa droite. Elle se retourna aussitôt dans la direction du bruit et fut frappée par le pied du commandant Bleu virtuel.
-«Mais? Qu'est-ce que...?»
Elle entrouvrit les yeux et vit le caillou.
-«Zut!»
Elle referma les yeux en tentant de se concentrer. Le militaire jeta l'autre pierre à la gauche de virtuelle Videl qui sursauta mais ne bougea pas. Le coup qu'avait presque aussitôt lancé le commandant fut bloqué. Elle riposta mais celui-ci l'évita d'un bond en arrière. Il sortit deux cailloux et les jeta de chaque côté de la fille de Satan qui resta interdite. Elle ne put éviter un coup de poing dans le ventre qui la fit se plier de douleur. Le commandant Bleu virtuel se remit à rire.
-«Pauvre petite chose perdue...» fit-il.
-«Bats-toi comme un homme!» hurla quelqu'un dans le public.
Des huées commencèrent à se faire entendre.
-«Imbéciles. Les lâches sont toujours les vainqueurs.» murmura le blond sans se départir de son sourire.
Il sortit encore quelques pierres et les jeta dans toutes les directions. Il sauta sur virtuelle Videl sur qui il fit pleuvoir une pluie de coups. Elle tomba au sol, des contusions sur tout le visage. Elle se releva en haletant.
-«Ca ne peut pas durer... Je n'arrive à rien comme ça...» pensa-t-elle.
-«Bien, on va jouer le tout pour le tout!»
Elle recula jusqu'au bord du ring. Elle ouvrit les yeux et défia son adversaire du regard. Elle fit une roulade au sol juste au moment où l'éclat typique de son pouvoir apparut dans les yeux du soldat. Elle termina sa manuvre par un sprint. Lorsqu'elle fut sur son adversaire, elle sauta en l'air, le poing levé.
-«Prends-toi ça!»
Elle frappa de toutes ses forces dans le ventre du commandant. Celui-ci cria de douleur, les yeux écarquillés. Ses pieds quittèrent le sol. Son corps allait s'envoler, mais il reposa ses talons à terre et écarta grand les bras. Tremblant sur ses jambes, il resta en place. Il regarda sa dangereuse rivale et utilisa son pouvoir. Celle-ci, qui avait tout donné et ne s'attendait pas à le voir remis aussi vite, fut paralysée.
Le commandant Bleu virtuel se redressa bien droit, le souffle court. Il se mit à rire comme un dément. Soudain, son rire s'arrêta. Il hurla de douleur, les mains au ventre, et tomba face contre terre, recroquevillé en boule. Il cracha une lampée de sang avant de tomber sur le côté, tremblant de tout son corps.
-«... A terre! Le commandant Bleu virtuel est à terre!»
Alors que le décompte commençait, virtuelle Videl priait pour qu'il ne se relève pas. Son adversaire l'avait paralysée après qu'elle l'ait frappé, et depuis, malgré sa douleur, il n'avait pas relâché l'étreinte psychique.
-«Quatre!»
Le soldat toussa, posant les paumes de ses mains contre le sol.
-«Cinq!»
Il releva la tête vers virtuelle Videl, les yeux injectés de sang.
-«Un soldat de l'armée du Ruban Rouge n'a pas le droit à la défaite!» dit-il d'une voix rauque.
-«Six!»
En gémissant, il posa un pied par terre.
-«Sept!»
Son autre pied glissa contre les dalles, tendant sa jambe.
-«Huit!»
Il commença à se redresser.
-«Neuf!»
Le commandant se tenait sur ses deux pieds, les genoux encore pliées, le corps tremblant.
-«D...»
-«Je peux me battre!» cria-t-il en se redressant sur ses jambes.
L'arbitre s'arrêta, une main en l'air. Après une seconde d'hésitation, il relança le match.
Le commandant Bleu virtuel se tenait debout, respirant à grands coups, ses yeux bleus louchant posés sur son adversaire.
-«Tu vas me payer tout ça très cher! Comme si je pouvais perdre face à quelque chose d'aussi laid!»
Il porta une main à son visage. Il était couvert de sang, ce qui redoubla la colère du soldat.
-«Mon précieux sang...»
Il pausa sa main ensanglantée sur le visage de la fille de Satan. Ses doigts l'empoignèrent et il serra, provoquant une douleur intense chez sa victime. Celle-ci ne put que gémir, sous l'emprise de la technique du militaire. Il lui saisit ses couettes et cogna à plusieurs reprises son ventre de coups de genou. Il se mit à la frapper de ses poings, l'empêchant de tomber. Le sang de virtuelle Videl se mit à couler à flot. La rumeur montait dans le stade. Satan serrait les poings. Sangohan en faisait autant, ne pouvant s'empêcher de repenser au combat entre Videl et Spopovitch. La vraie Videl restait sereine. Elle savait qu'elle pouvait vaincre aisément ce commandant Bleu, aujourd'hui. Même les yeux fermés. Même avec la rumeur du stade. Juste en sentant les déplacements d'airs provoqués par son adversaire. Et ça, c'était grâce à Sangohan. Ca lui suffisait. Elle lui sourit, mais il ne s'en rendit pas compte. Elle posa une main sur la poigne de celui qui serait bientôt son petit-ami, elle en était convaincue, et le sentit se détendre. Il vit son sourire et le lui rendit. Sur le ring, les coups du militaire avaient repoussé virtuelle Videl jusqu'au bord du ring. Il l'empoigna à la gorge et la suspendit en dehors de la surface de combat.
-«Tu passeras le bonjour aux autres losers de ce tournoi depuis le banc des recalés.»
Il lui enfonça le poing dans le ventre en la lâchant. Elle s'écroula hors du ring où le commandant Bleu virtuel lui permit à nouveau de se mouvoir. Elle se jeta en criant sur le soldat, enragée. Son père la bloqua du mieux qu'il put, la serrant entre ses bras.
-«Calme-toi, ma puce! Il faut qu'on te soigne avant tout.»
Lorsqu'elle lui mit accidentellement un coup de coude dans le nez, elle se calma. Elle s'excusa et repartit, les épaules basses, vers les vestiaires, accompagnée de son père.
-«Virtuelle Videl est éliminée par hors ring! C'est cette ordu... Je veux dire... C'est le commandant Bleu virtuel qui accède à la grande finale!»
Le commandant Bleu virtuel descendit du ring en souriant, sous les huées et les sifflements, et partit rejoindre l'infirmerie.
-«J'aime bien son style, moi. Je préfère avoir été vaincu par lui que par un gentil garçon la tête pleine de conneries sur la bonté et l'honneur...» dit virtuel Diableman, un sourire mauvais au visage.
-«Sera-t-il possible d'avoir des matchs encore plus intenses? C'est ce que nous allons voir dans quelques instants! Merci d'accueillir Nam qui s'est hissé en demi-finale en venant à bout du lieutenant Gris virtuel puis de virtuel Guilan après un combat riche en rebondissements! Il a alors pu accéder directement aux demi-finales sans passer par le troisième tour. Il doit maintenant prouver qu'il a mérité d'en arriver là! Dans le coin opposé se trouve Kirano qui a brillamment triomphé de la Momie virtuelle, facilement vaincu Kiela en dévoilant une technique d'expert et a surpassé la défense inébranlable de virtuel Bola. Qui sera le second finaliste?»
Le vieil homme et l'adolescent se saluèrent avec respect.
-«C'est l'avant-dernier combat! Il peut commencer!»
Les moines firent retentir le gong, autorisant les adversaires à engager la lutte.
Kirano commença à courir vers son adversaire. Il sauta en se couchant sur le côté et tenta de frapper son adversaire d'un coup de poing balayé. Celui-ci esquiva en sautant en l'air, laissant son opposant lui passer en dessous. Il tenta de le frapper par le haut, mais en se recroquevillant, l'adolescent échappa au coup. Tout deux atterrirent au sol en glissant en arrière. Ils se jetèrent l'un sur l'autre. Nam envoya un coup de poing que le plus jeune arrêta dans sa main. Il profita de cette prise pour attirer l'Hindou à lui et tenta de le frapper du pied, mais celui-ci força le mouvement que lui avait donné son adversaire et lui rentra dedans. Il sauta par dessus le fils de Berujerass et le frappa dans le dos. Mais son coup n'atteignit pas une cible qui s'était promptement baissée. Kirano crocheta les jambes de Nam qui chuta. Il se reçut sur une main et profita de sa vitesse de chute pour, en pivotant sur son bras, frapper d'un coup de pied son rival. L'adolescent para avec l'avant-bras. Les deux adversaires s'écartèrent. Kirano se massa le bras.
-«C'est extraordinaire! L'agilité contre l'agilité! Ce combat promet d'être de toute beauté!» s'écria l'arbitre.
Le blond regarda sont adversaire en souriant. Il s'approcha de lui, confiant, et lui sauta dessus en faisant pleuvoir ses coups de poing fouets qui lui avaient apporté la victoire au tour précédant. Nam para tout les coups avec ses propres mains, les uns après les autres. Les bras des deux adversaires se perdaient dans un flou de mouvements extrêmement rapides. Ils finirent par se séparer. Une goutte de sueur coula le long de la tempe de Kirano. Son attaque avait été sans effet. Du moins c'est ce qu'il croyait. De son côté, Nam luttait pour ne pas laisser paraître la douleur qui émanait de ses propres mains. L'Hindou se lança à l'attaque, ne voulant faire montre d'aucune faiblesse et espérant prendre de court son adversaire en lui refusant le moindre répit. Pourtant, Kirano entreprit d'éviter les attaques de Nam avec la même concentration qu'au début du combat. L'échange se termina sur un nouveau match nul, les deux combattants ne pouvant pas s'atteindre l'un l'autre. Le souffle commençait déjà à leur manquer. Ils se donnaient chacun à fond pour tenir le haut niveau que l'autre imposait.
-«Il faut que je puisse l'atteindre... Si on continue comme ça, c'est le plus endurant qui gagnera, mais je ne sais pas du tout lequel des deux l'est... Malgré son âge, je pense que cet Hindou pourrait me surprendre. Par contre, j'ai confiance en ma force. Il m'a fait mal au bras grâce à l'élan acquis pendant sa chute. Autrement, je dois être plus fort. Je ne dois pas le laisser faire ce qu'il veut.»
-«Inquiétant... Ce jeune homme parvient à passer entre toutes mes attaques. Si on me retire la puissance que je gagne grâce à ma vitesse, il ne me reste plus grand chose. Je dois redoubler de précision et de dextérité. Et le meilleur moyen dont je dispose pour cela...»
Kirano se précipita sur son adversaire qu'il tenta de frapper au torse du tranchant de la main. Nam esquiva d'un bond en arrière. Il revint à l'attaque d'un autre saut en avant, faisant pleuvoir les coups de poing. L'adolescent se mit à esquiver de mouvements rapides du corps. Il plaça un coup entre deux esquives que l'Hindou évita d'un geste.
-«Bon, voyons si je peux le faire...» se dit Kirano.
Il recula d'un pas tandis que Nam revenait à la charge. Le guerrier aux cheveux blonds se crispa, bras ouverts. Son adversaire s'interrogea mais porta son coup. Le jeune homme souffla sous l'effet du coup. Mais il leva son poing bien haut. Et il frappa son rival qui roula par terre sur dix mètres.
-«Je l'ai eu!» s'écria-t-il en portant une main à son torse, là où il avait été frappé.
-«Il... Il a imité ma technique de défense... enfin, une ébauche...» remarqua virtuel Bola.
-«Il est temps que je me mette à l'aise...» pensa Nam, toujours par terre, tandis que son adversaire courait à sa rencontre.
Il se releva d'un bond, atterrissant sur ses jambes pliées, le corps recroquevillé. Il se détendit brusquement pour se précipiter vers les cieux. Presque aussitôt, il ressenti un choc dans tout son être. Kirano l'avait attrapé à la cheville, interrompant brutalement son ascension. Le jeune homme avait un sourire contrit.
-«Je suis désolé. Si je vous laisse attaquer depuis les airs, ça deviendra très dangereux pour moi.»
Et il rejeta son adversaire vers le sol où il s'écrasa.
-«Merde!» laissa échapper Nam, une goutte de sueur au front.
Il fit un bond en arrière et retenta son prodigieux saut. Le blond sauta aussi vite, rentrant littéralement dans son adversaire qu'il ceintura. Tout deux retombèrent en chutant obliquement. Leur point de chute se trouvait en dehors du ring.
-«Oh! Il semblerait que le combat touche à sa fin. Le premier qui touchera le sol aura perdu!»
Nam attrapa les bras de Kirano et, en forçant, se libéra légèrement de l'étreinte. Il attrapa une jambe et le visage de son adversaire et bascula dans son dos. Puis, prenant appui sur le corps de son ennemi, il sauta vers le ring, laissant le fils de Berujerass chuter vers l'extérieur. Mais encore une fois, l'adolescent attrapa sa jambe dès le début de son saut. Il le ramena vers lui et profita du mouvement pour tenter de repasser derrière. Ils se retrouvèrent en face à face, le profil vers le sol qui approchait dangereusement. Ils tentèrent chacun de poser leurs pieds sur le corps de l'autre tout en gênant leur vis-à-vis. Leurs pieds finirent par s'appuyer les uns contre les autres. Ils se propulsèrent en même temps, faisant glisser leurs jambes pour décaler l'autre de sa trajectoire. Et tout deux furent déviés. Ils sentirent durement le sol contre lequel ils se heurtèrent. Un silence incroyable régnait sur le stade en pleine confusion. L'arbitre finit par relever son micro.
-«D... Double hors ring! Exactement au même moment!» hurla-t-il.
La rumeur du public revint alors, amplifiée.
Le commandant Bleu virtuel sourit.
-«Viendrais-je de gagner le tournoi?»
L'arbitre se dirigea vers un moine. D'autres vinrent les rejoindre. Ils discutèrent quelques instants. Puis, l'arbitre revint auprès du ring.
-«Nam! Kirano! Veuillez remonter sur le ring pour reprendre le combat! Les hors rings simultanés sont annulés!»
Des cris enthousiastes se firent entendre. Les deux combattants remontèrent en souriant, soulagés.
-«Je ne peux pas sauter comme ça, il continuera de me bloquer. Il faut d'abord que je le déstabilise...»
Nam joignit les mains sous son menton, yeux fermés, récitant une prière pour le succès de sa tentative.
Les deux adversaires se regardèrent ensuite droit dans les yeux. La fatigue se voyait à leur respiration courte et se lisait sur leur visage. Pourtant, aucun des deux n'avait été beaucoup frappé. Toute leur énergie leur avait jusque là permis de rivaliser de vitesse et d'agilité. Et bien que cette énergie se soit raréfiée, ils se jetèrent furieusement l'un contre l'autre. Le ballet des attaques et des esquives reprit avec la même intensité. Aucun ne voulait céder. Leurs corps leur criaient de faire une pause, de ralentir la cadence. Et à chaque fois que l'idée de le faire les frôlait, ils redoublaient de vigueur. A un moment donné, Nam pivota sur une jambe, baissé, fauchant Kirano de son autre jambe. Celui-ci bascula complètement. Aussitôt, l'Hindou sauta. Aussitôt, il fut repoussé vers le sol par un coup de pied. Tout en chutant, l'adolescent avait posé les mains au sol pour pouvoir envoyer ses jambes par dessus son corps frapper son adversaire. Il se redressa en même temps que son opposant et ils reprirent le combat. Plusieurs occasions se créèrent pour Nam, mais à chaque fois, Kirano l'empêchait de rejoindre les cieux. Finalement, le vieil homme fit plusieurs bonds en arrière avant que ses forces ne tombent à zéro. Loin de son adversaire, mais sachant qu'il le rejoindrait dans les airs s'il tentait de sauter, il ferma les yeux et joignit les mains, comme pour prier de nouveau. Kirano attendit qu'il finisse. Mais Nam ne changea plus de position.
-«Excusez-moi... On peux reprendre le combat?» demanda-t-il à l'Hindou.
Il n'obtint aucune réponse.
-«Je... je vais attaquer...»
Toujours rien. Kirano tourna la tête vers l'arbitre, comme si celui-ci pouvait lui dire s'il était régulier ou pas d'attaquer un Hindou en pleine prière qui ne répond pas aux sommations. En désespoir de cause, il passa à l'attaque. Il arriva de face sur son adversaire qu'il frappa violemment. Le coup résonna dans tout le stade. Mais Nam ne bougea pas. Il ouvrit soudainement les yeux et leva un bras. Le tranchant de sa main vint tomber comme la foudre sur la nuque de Kirano qui s'écroula au sol. Il voulu se relever aussi sec, mais il glissa, incapable de rester en équilibre.
-«Ne sautez pas!» s'exclama-t-il, paniqué.
Il ne lui restait pas beaucoup de force à lui non plus. Il ne voulait surtout pas que Nam lui porte un coup décisif avec son style aérien.
-«Un! Deux!» commença l'arbitre.
-«Vous n'avez pas le monopole de la récupération des techniques, jeune homme.» dit l'Hindou, faisant référence à la technique de défense de virtuel Bola que Kirano puis lui-même avaient copiés, chacun à sa manière.
-«Trois! Quatre!»
L'adolescent tentait de se relever par tous les moyens. Il se fichait éperdument du décompte. Dans sa tête, une seule chose importait. Empêcher Nam de sauter.
-«Cinq! Six!»
Son adversaire savait qu'il se relèverait à temps. Il s'éloigna, puis, prenant son élan, il sauta plus haut qu'il n'avait jamais sauté. Kirano se stabilisa sur ses jambes, provoquant la fin du décompte.
-«Et zut! Qu'est-ce que je vais faire? Même si j'esquive, il sera capable de rediriger son attaque sur moi! C'est pas bon du tout!» pensa-t-il, de la sueur coulant sur son visage.
Nam finissait son extraordinaire ascension.
-«C'est sans doute ma dernière chance. Je ne dois pas échouer. Même s'il évite, je dois pouvoir utiliser la puissance acquise par ma chute pour l'atteindre, quoi qu'il arrive.»
Il se concentra du mieux qu'il savait le faire, prêt à utiliser son art au maximum. Et sa chute commença. Il fixa le petit point qu'était son adversaire, ses bras en croix devant lui, fondant comme un aigle sur sa proie.
-«Nam est en train de redescendre à une vitesse folle! Que va faire Kirano? Esquiver? Encaisser? Contre-attaquer? Quel suspense!» cria l'arbitre.
L'Hindou poursuivait sa chute, gagnant toujours plus en vitesse et en puissance. L'adolescent serra les poings et les dents. Son adversaire approchait. Très vite.
-«Esquivera? Esquivera pas?» se demanda Nam, scrutant son adversaire du regard.
Et la distance s'amenuisa, encore et encore. Plus qu'une seconde avant l'impact.
-«Il n'esquive pas!!!» s'écria Nam, affermissant sa position de chute.
Son corps, tendu au maximum, arriva comme une fusée sur Kirano. Puis il le rejoignit. Et enfin, il le traversa avant de heurter la surface du ring. Un énorme fracas en résulta. Des éclats de dalles volèrent jusque dans le public.
-«N... Nam s'est écrasé par terre! Son adversaire a réutilisé la technique de virtuelle Chichi pour échapper au coup! Dans quel état se trouve-t-il maintenant?»
L'impact avait soulevé un nuage de fumée. Le public retrouva Nam gisant au sol lorsqu'il se dissipa, entouré d'une grande quantité de sang.
-«Nam est à terre! Un! Deux!»
L'Hindou se releva, le visage impassible, faisant face à Kirano qui se mit en garde. Ses deux bras, ensanglantés, pendaient le long de son corps.
-«Incroyable! Après la chute qu'il vient de faire, Nam n'a eu besoin que de deux secondes pour se relever! Il a l'air prêt à poursuivre le combat!» s'exclama l'arbitre.
-«J'abandonne!» dit le vieil homme d'une voix forte.
-«Quoi?!» s'écria Kirano.
-«Encore?!» pensa-t-il en se souvenant de la défaite anticipée de virtuel Bola.
-«Je ne peux plus utiliser mes bras. J'ai perdu.» expliqua Nam.
-«Mais... Vous vous êtes battus sans vos bras et sans vos jambes face à Guilan...» protesta l'adolescent.
-«Oui. Mais vous n'êtes pas Guilan, jeune homme.» répliqua son adversaire en lui souriant.
-«Remportez la finale. Je crois que c'est ce que tout le monde veut.» conclut-il.
-«Abandon de Nam! Le deuxième finaliste est donc Kirano!» proclama l'arbitre.
-«Avant que la finale tant attendue ne commence, une demi-heure de pause afin que les deux derniers combattants en lice puissent récupérer et se préparer!»
Nam et Kirano partirent ensemble. Le jeune homme accompagna son aîné jusqu'à l'infirmerie. Il y retrouva son père, Berujerass, qui le félicita chaleureusement pour sa prestation tout au long du tournoi. L'adulte profita qu'ils étaient encore dans l'infirmerie pour lui prodiguer quelques massages permettant de détendre ses muscles et de lui redonner de l'énergie. Il donna encore quelques encouragements à son fils avant de le laisser rejoindre les autres combattants dans la petite cour arrière du temple. Toute la joyeuse troupe y était réunie. Virtuel Bactérie tentait de faire la conversation avec virtuel Diableman qui esquivait le géant du mieux qu'il pouvait. Satan faisait faire des pompes à Kalony la rafale et au grand Piroshky. Kiela, virtuel Rail, Punter et le lieutenant Gris virtuel jouaient aux cartes d'un air abattu. Le roi Tschapah méditait. Virtuel Draculaman demandait aux uns et aux autres s'ils n'avaient pas à boire en rigolant tout seul de sa blague. La Momie virtuelle cherchait l'Homme Invisible virtuel pour rigoler sous cape de la situation inconfortable de virtuel Diableman. Jewel se curait le nez, tentant d'envoyer discrètement ses crottes de nez sur Kalony en plein exercice. Il fut surprit par l'Homme Garou virtuel qui, voyant quelque chose voler, sauta dessus et le goba. Comprenant ce qu'il venait de se passer, il crachota par terre avant de se diriger vers le beau gosse dans l'idée de lui faire passer l'envie de jouer avec ses déjections nasales. Virtuel Bola rêvassait, se souvenant du temps où il avait tenté de grimper à la tour Karine. Virtuel Guilan lissait sa corne avec grand soin. Virtuelle Lanfan, qui n'avait pas jugé utile de se rhabiller plus chaudement depuis sa défaite, se demanda quel finaliste encourager. Elle décida d'aller voir le mignon jeune homme. Elle s'arrêta en grimaçant. Virtuelle Chichi avait déjà jeté son dévolu sur lui. Elle décida d'attendre que cette fille lâche la grappe du mignon garçon.
-«La transposition que tu as utilisé dans ton dernier combat était excellente! Tu es vraiment impressionnant!» confia virtuelle Chichi à Kirano.
-«Ha! Ha! Je suis sûr que vous pouvez faire bien mieux!» s'exclama le garçon en rougissant.
-«J'ai déjà eu affaire à cette technique.» dit une voix derrière eux.
Nam était revenu, les bras bandés. Il évoquait son match contre Sangoku que ce dernier avait débuté avec une transposition. Mais Nam avait vu à travers la technique.
-«Je ne m'étais pas laissé prendre. Contre vous, je n'ai rien vu.» dit-il.
-«C'est parce que vous étiez concentré sur votre chute, sans doute!» expliqua Kirano.
-«Oui, peut-être...» dit l'Hindou, incertain.
Le moine supérieur vint à la rencontre de Kirano. Virtuelle Chichi et Nam repartirent de leur côté.
-«C'est le moment!» s'exclama virtuelle Lanfan en marchant vers le jeune finaliste.
-«Kirano, écoutez-moi bien. Vous êtes quelqu'un de bien. Vous respectez vos adversaires et combattez par amour des arts martiaux. Votre adversaire représente l'orgueil, la vanité, le désir de pouvoir. Il est le mal. Tout nos espoirs reposent sur vous pour faire triompher les vrais arts martiaux. J'ai confiance en vous, vous le ferez. N'est-ce pas?»
-«Vous n'avez pas fini avec ça?» demanda virtuelle Videl en stoppant le moine supérieur, une main sur l'épaule.
Un peu plus loin, virtuelle Lanfan fit demi-tour, une veine saillant sur son front.
-«Quand ce n'est pas l'une, c'est l'autre...!»
-«S'il est arrivé en final, c'est bien pour se battre. Personne ici n'est là pour représenter un idéal. Chacun se bat pour lui-même, pour se mesurer aux autres. Vous ne faites que rajouter de la pression à Kirano en lui donnant des responsabilités qu'il n'a pas...» dit la fille de Satan.
Le moine supérieur resta silencieux. Il bredouilla des excuses avant de s'en aller. Virtuelle Videl se tourna vers Kirano.
-«Méfie-toi de sa technique de paralysie avec les yeux, c'est le plus grand danger de ce combattant. Mais n'essaie pas de te battre les yeux fermés, tu n'y arriveras pas. Ce genre de type se débrouille toujours pour garder l'avantage dans un combat tronqué...»
-«D'accord!» répondit Kirano, l'air concentré.
Virtuelle Videl sourit.
-«Désolé, je ne t'aide pas beaucoup... Je ne vois vraiment pas comment on peut se battre dans cette situation... Ton adversaire est redoutable.»
Virtuelle Lanfan, renonçant à voir le plus jeune des finalistes décida d'aller encourager l'autre, le grand blond musclé.
-«Ne m'approche pas, immondice!!!» cria le commandant Bleu virtuel lorsque la combattante en sous-vêtement l'approcha.
-«C'est la deuxième fois qu'un homme me repousse aujourd'hui... Ce Rail et ce militaire... Alors je serais laide...?» se dit-elle, gagnée par la dépression.
-«Tu peux me parler à moi, si tu veux!» dit le ninja Violet virtuel en souriant.
Virtuelle Lanfan lui jeta un regard dédaigneux.
-«Non. Merci. Ca va.» dit-elle froidement.
Le ninja senti à son tour la dépression le gagner.
-«Voici venir l'heure du combat que vous attendiez tous! La grande finale du tournoi spécial des arts martiaux entre plusieurs générations de combattants n'utilisant pas d'attaque d'énergie!» clama l'arbitre dans son micro.
-«Il a servi en tant que commandant dans l'armée du Ruban Rouge, menant impitoyablement ses missions jusqu'au succès. Il possède une haute maîtrise des arts martiaux couplée à des pouvoirs psychiques qui lui permettent d'immobiliser ses victimes! Veuillez accueillir le commandant Bleu virtuel!»
Les rares applaudissements se perdirent dans les huées et les sifflements.
-«Il n'a que quinze ans mais allie l'endurance, l'agilité et la volonté pour un style de combat redoutable! Il parvient à assimiler des techniques d'experts martiaux à une vitesse impressionnante! Voici venir Kirano!»
Un tonnerre d'applaudissements se fit entendre tandis que le combattant appelé montait sur le ring.
-«Tout les combattants d'aujourd'hui ont rapidement perdu dans ce championnat, cédant la place à leurs prédécesseurs. Pourtant, ce n'est pas un combat à l'ancienne que nous offre cette finale! L'ancienne génération représentée par le commandant Bleu virtuel affronte la future génération représentée par Kirano. La suprématie d'une époque révolue sera-t-elle confirmée? Ou assisterons-nous à l'avènement de la nouvelle ère des arts martiaux?»
Le commandant, avec son éternel petit sourire, souhaita bonne chance à son adversaire.
-«Bonne chance à vous!» répondit Kirano avec un grand sourire, se penchant pour saluer son concurrent pour le titre de champion.
Le soldat prit un air étonné.
-«Oh, mais moi, je n'en aurai pas besoin.»
Kirano se redressa, bouche bée. Puis il décida de ne pas relever.
-«Commandant Bleu virtuel! Kirano! Commencez le combat!» cria l'arbitre, lançant le départ de la grande finale.
Le militaire désigna sa casquette du pouce en élargissant son sourire.
-«Cette fois, je ne la retire pas. Tu n'as pas le niveau pour la faire tomber!»
Celui qui se tenait de l'autre côté du ring haussa les épaules.
-«Comme vous voulez. Je n'ai pas l'intention de vous attaquer la casquette.»
Le sourire du soldat se figea.
-«Il est en train de se moquer de moi ou quoi?»
Kirano se lança à l'assaut de son ultime adversaire. Lorsqu'il se retrouva devant lui, il frappa de la paume de sa main droite, qui fusa vers le visage du commandant. Celui-ci recula le buste, relevant la tête. La main de l'adolescent frôla le menton de son aîné. Dans l'instant, l'attaquant enchaîna en tentant d'atteindre horizontalement le ventre de son ennemi de la paume de son autre main. Le commandant Bleu virtuel l'intercepta en repoussant sa main d'un coup de poing. Kirano lança sa jambe pour frapper l'épaule gauche du soldat qui plia en un éclair les siennes, évitant le coup par le bas. Ce dernier cogna le ventre de son agresseur d'un coup de poing. L'adolescent fit un pas en arrière par réflexe, le ventre endolori. Puis il revint aussitôt, balayant d'un large coup de pied le sol duquel le commandant Bleu virtuel était si près. Le militaire fit un petit saut, le corps toujours replié. Le fils de Berujerass envoya un coup de poing en plein vers son adversaire mais celui-ci croisa les bras devant lui, parant le coup. Il retomba en déployant son corps, retrouvant sa posture debout. Il esquiva un autre coup de poing en se penchant sur le côté, avançant son buste plus loin que ne l'était son rival. Son poing s'enfonça dans le ventre de Kirano, le faisant tomber sur les genoux. Il fit une roulade pour s'éloigner du soldat, l'achevant sur un saut qui lui permit de se relever. Il sentit au fond de sa bouche le goût du sang, une goutte de sueur au visage.
-«Pas facile, hein?» dit le commandant Bleu virtuel.
-«Hé! Hé! Autrement, ça n'aurait pas été intéressant! N'hésitez pas à vous battre de votre mieux!» répondit son interlocuteur.
-«Compte sur moi.» répliqua le guerrier plus âgé en plissant les yeux.
Il courut au devant de Kirano et tenta de le frapper sous le menton d'un coup de pied de bas en haut. Comme le soldat auparavant, Kirano se baissa pour esquiver. Le commandant Bleu virtuel fit retomber avec puissance son pied sur le crâne de l'adolescent qui cria en se relevant. Avant même d'avoir pu observer la situation, un coude vint écraser son nez. Il fit un bond arrière.
-«Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! C'est trop facile!» s'exclama le militaire.
-«Bon, d'accord... Il va falloir que je fasse mieux que ça...» dit le jeune homme en souriant.
Il revint à la charge, les deux bras en arrière. Puis une fois sur le commandant, il le cingla de coups de poing fouets. Déplaçant ses bras à une vitesse phénoménale, le commandant Bleu virtuel bloqua tout les coups.
-«Pffff... Ca n'a pas marché sur l'autre Hindou et tu espérais m'avoir avec ça?» se moqua le soldat.
-«Hum...»
Les coups de poing en fouet assaillirent à nouveau le guerrier à la solde du général Rouge. Avec la même dextérité, ce dernier bloqua toutes les attaques qui lui venaient dessus. Sans cesser son offensive, Kirano ajouta un puissant coup de pied. Trop concentré sur les poings de l'adolescent, le commandant Bleu virtuel ne vit pas venir le coup de pied. Frappé au ventre, il fut projeté cinq mètres plus loin, retombant par terre en chien de fusil. Il se releva d'un seul mouvement pour aussitôt être cueilli à la joue par coup de poing de son rival. Sa tête fut rejetée sur le côté. Accompagnant le mouvement de sa cible, le fils de Berujerass le frappa sur la tempe de l'autre côté du visage, projetant son crâne à l'opposé. Il accompagna encore son mouvement et, faisant suivre un coup de poing par un autre, fit balloter à droite à gauche la tête du soldat. Il termina son enchaînement par un coup de coude au visage qui fit tomber son opposant par terre. Il l'observa, immobile. Un Soleil rougeoyant descendait vers l'horizon au dessus du stade.
-«Le commandant Bleu virtuel est sonné par le terrible enchaînement vengeur de Kirano! Un! Deux! Trois! Quatre! Cinq!»
-«C'est bon, je suis debout...» dit hargneusement le militaire qui venait de se relever.
Kirano lui sauta dessus dans l'instant, le poing levé. Surprit, le commandant Bleu virtuel para de justesse avec son avant-bras. La douleur se diffusa alors jusqu'à l'épaule. Il frappa le ventre de son adversaire d'un coup de pied. L'adolescent cogna de ses mains jointes la tête du dernier concurrent. Ils échangèrent un coup de poing qui frappa chacun le visage de l'autre, se faisant mutuellement reculer. Ils sautèrent d'un même élan et, à leur rencontre, bloquèrent les membres de l'autre avec les leurs. Ils retombèrent à mi-chemin, tentant de pousser l'autre. Des veines apparurent sur les tempes des deux blonds en train de forcer. Le commandant Bleu virtuel frappa de sa tête celle de son adversaire, le forçant à la reculer. Kirano lui rendit sans attendre son coup. Ils se lâchèrent en s'écartant. Ils revinrent encore au combat en sautant. Cette fois, le fils de Berujerass se baissa en arrivant sur son adversaire, laissant son coup de poing lui passer au dessus. Une fois qu'ils se furent croisés, il le propulsa d'un coup de pied dans le dos, accélérant sa chute et le faisant s'écraser contre la surface du ring. Le commandant Bleu virtuel se releva, grimaçant toutes dents dehors, serrant un poing devant lui.
-«Je vais te montrer ce qu'est la puissance, petit impertinent! Et la vraie terreur qu'elle entraîne! Je vais te priver de la possibilité de bouger!»
Kirano se mit en garde.
-«... C'est gentil de me prévenir.» dit-il, courrouçant encore plus le militaire.
-«Ce n'est pas comme si ça allait changer l'issue...» répliqua-t-il.
L'adolescent fonça sur son adversaire, tête baissée. Il releva les yeux au moment de l'atteindre. Le commandant Bleu virtuel posa son regard sur le sien. Le plus jeune se saisit rapidement de sa casquette et la lui enfonça sur la tête, couvrant ses yeux.
-«Quoi?!» s'exclama le soldat.
Kirano le frappa au torse d'un coup de coude puis frappa son ventre avec une jambe à trois reprises. Il donna un coup de poing directement sur son nez avant de placer une jambe derrière les siennes et de le faire trébucher d'un coup de la paume de sa main. Le commandant, toujours aveuglé, se releva d'un bond. A peine sur ses pieds, de nouveaux coups de poing l'atteignirent à la poitrine. Il voulut relever sa casquette mais Kirano frappa ses mains avec des coups de poing fouets, l'empêchant de les monter. Le militaire tenta de donner un coup de pied que sa cible esquiva d'un bond. Le combattant virtuel voulut en profiter pour redresser sa casquette, mais même en plein saut, Kirano lui tapa les mains avant qu'elles n'atteignent le couvre-chef. Il fit un bond en arrière mais son adversaire le suivit d'un bond en avant, le collant dans tous ses déplacements. L'adolescent lui frappa de nouveaux les mains qui tentaient de libérer ses yeux.
-«Mais...» s'écria le commandant, perdu.
-«Ha! Ha! Ha! Ha! Kirano s'est protégé du pouvoir du commandant Bleu virtuel en lui enfonçant sa casquette sur les yeux. Il le malmène désormais en l'empêchant de l'enlever!» commenta l'arbitre.
Le public était hilare, amusé par le commandant Bleu virtuel et sa casquette enfoncée sur la tête qui gesticulait pour se libérer.
-«Ha! Ha! Il est culotté celui-là! Je n'y aurais même pas pensé!» s'exclama virtuelle Videl avec un grand sourire.
-«Espèce de sale merdeux!» cracha le soldat avant de se faire violemment tamponner la joue droite d'un coup de poing. Un genou vint s'enfoncer dans son ventre. La victime du coup tenta de retenir le flot de sang qui monta mais finit par le cracher par terre. Il tomba au sol.
-«A terre! Le commandant Bleu virtuel est à terre, de nouveau! Un! Deux! Trois!»
Le commandant roula sur le dos. Il leva lentement ses mains vers sa casquette. Kirano aurait bien voulu les frapper de nouveau, mais l'arbitre avait commencé le décompte, et tant que son adversaire était par terre, il ne pouvait plus l'attaquer.
-«Quatre! Cinq!»
Le militaire retira sa casquette. Il posa un regard de glace sur l'adolescent. Un frisson parcouru le dos de ce dernier. Son adversaire était terriblement en colère.
-«Six! Sept! Huit!»
Le guerrier virtuel se décida à se relever.
Il avait toujours sa casquette à la main. Sans un mot, il la jeta hors du ring.
-«Ca s'annonce mal... Sa petite astuce est terminée.» marmonna virtuelle Videl.
Une goutte de sueur coula le long du visage de Kirano, nerveux. Malgré tout, il planta son regard dans celui, impitoyable, de son adversaire, soutenant la tension qui en émanait. Le plus jeune regardait attentivement les yeux de son aîné. Ils s'observèrent quelques instants en silence.
-«Si c'est ce que tu veux, ça m'arrange.» dit le soldat froidement.
Un éclat passa dans les yeux du commandant Bleu virtuel. Puis il se rapprocha de l'adolescent qui semblait forcer pour bouger.
-«C'est incroyable! Je ne peux pas remuer le petit doigt! Quelle technique!» s'écria-t-il.
-«Comme ses deux prédécesseurs, Kirano semble avoir été pris dans la technique de paralysie du commandant Bleu virtuel! Comment compte-t-il s'en sortir?»
Le soldat fit craquer ses doigts en arrivant presque au niveau de son adversaire.
-«Bouge! Bouge!» s'ordonna le plus jeune intérieurement, mettant toutes ses forces dans sa tentative de se libérer.
Le combattant virtuel s'arrêta devant Kirano qu'il dépassait d'une tête. Il le toisa de bas en haut.
-«Tu m'as humilié...» siffla-t-il entre ses dents serrées.
-«Je me suis simplement défendu.» articula l'adolescent malgré la paralysie.
Le soldat lui cracha au visage. La foule le hua depuis les gradins. Des canettes et projectiles en tout genre commencèrent à pleuvoir sur le ring.
-«Calmez-vous! Je vous en prie, calmez-vous! Ou nous interromprons le match!»
Suite à l'intervention de l'arbitre, le public s'apaisa. Le commandant Bleu virtuel saisit une canette dans sa main et l'écrasa violemment contre le visage de son adversaire. Appuyant sur la tête de sa victime, il la renversa complètement et enfonça son crâne dans le sol qui vola en éclats. Il se pencha pour murmurer à son oreille.
-«Tu as de la chance, je ne peux pas te tuer ici. Mais je m'occuperai de ton cas après le tournoi.»
Kirano l'ignora. Il savait qu'après le tournoi, le soldat virtuel disparaîtrait. De force, le militaire redressa son adversaire. Il plaça une main derrière sa tête et, de l'autre, frappa de toute sa puissance son ventre. Un cri étranglé franchit les lèvres entravées de l'adolescent. Dans le public, Berujerass tremblait de colère avec la furieuse envie d'enfoncer son poing dans le visage du commandant. Mais ce fut le commandant qui enfonça son poing dans le visage de son fils. Puis il le frappa de trois coups de coude au ventre provoquant des jets de sang. Tout en se faisant frapper, l'adolescent poursuivit sans relâche ses efforts pour se libérer. Son adversaire attrapa son visage juvénile entre ses mains et éclata son nez contre son genou, le sourire commençant à lui revenir. Il lui donna des coups de pied au torse, le tacla d'un balayage et sauta sur sa poitrine avec les genoux, expulsant tout l'air de ses poumons. Il le redressa de nouveau et couvrit consciencieusement son visage de coups de poing. Kirano, tremblant, du sang coulant de son nez et de sa bouche, des contusions sur tout le visage, se mit à parler.
-«Je n'avais jamais participé à une compétition...»
-«hein?» fit son rival en haussant un sourcil.
Il frappa le combattant réel d'un coup de coude latéral à la tempe, le renversant par terre.
-«Quand je suis venu, c'était juste sur les conseils de mon père...»
Le commandant Bleu virtuel le redressa et, bloquant sa tête d'une main, lui frappa le visage d'un puissant coup, brisant une dent.
-«...et pour tester mon niveau.»
Tout en parlant, le fils de Berujerass continuait à essayer de se libérer avec toute son énergie. Le commandant lui frappa le ventre de multiples coups de poing, voulant le faire taire. Lorsqu'il s'arrêta pour constater l'efficacité de ses coups, le plus jeune poursuivit son récit.
-«Je ne pensais pas arriver si loin.»
Le militaire grimaça avant de le frapper des deux mains jointes, l'envoyant une fois de plus vers le sol.
-«Et maintenant que j'ai fais tout ce chemin...»
-«Kirano reste à terre sous l'effet de la paralysie! Un!»
-«Je me rend compte que remporter ce tournoi...»
-«Deux!Trois!»
-«...me rendrait vraiment, vraiment...»
-«Quatre!»
-«...très heureux!» parvint-il à crier.
Une main tremblotante se leva.
-«Comment?! Il bouge?!» s'écria le soldat.
-«Cinq!»
La main se posa sur le sol. Avec une lenteur démesurée, l'autre se leva.
-«Six! Sept!»
En s'appuyant sur ses deux main, Kirano pu relever son buste, dévoilant un visage rouge couvert de sueur.
-«Huit!»
Le commandant Bleu virtuel s'approcha du jeune homme. Il le saisit par le col de sa veste et le releva violemment, faisant cesser le décompte.
-«Tu vas abandonner, oui?!» hurla-t-il.
Il frappa son visage.
-«Tu vas abandonner?!»
Il le frappa de nouveau, puis encore, et encore, réitérant sa question à chaque coup. Obnubilé par sa haine, le soldat ne vit pas la main de Kirano se lever lentement.
-«Yaaaaah!» cria l'adolescent en mettant toute ses forces, toutes ses pensées et tout son cur dans le coup qu'il porta.
Sa main s'abattit sur la nuque du commandant. Celui-ci, la bouche entrouverte, le corps tremblant, ne put que murmurer:
-«Im... Impossible... En un coup et alors qu'il reste sous l'influence de mon pouvoir...»
Ses pupilles disparurent et il s'écroula à terre. A l'instant, Kirano replia son corps et leva haut les bras en criant de joie. Il était de retour dans le combat, et il le fit savoir en pirouettant sur le ring.
-«Sacré phénomène!» lança Nam.
-«Il vient de réutiliser le coup que je lui avais porté! Il a su instinctivement où frapper pour lui faire perdre conscience!»
La joie de Kirano se communiqua au public qui le salua de puissants hourras.
-«Kirano semble avoir retrouvé toute sa vitalité avec ses mouvements! Quelle endurance! Remporte-t-il sur ce brillant coup le match? Un! Deux! Trois! Quatre! Cinq! Six! Sept!»
-«Tu peux faire le malin... Quand je t'aurai paralysé de nouveau, tu ne pourras plus te battre correctement, et je gagnerai.» dit le commandant Bleu virtuel en se relevant.
-«Ca ne se produira plus!» affirma l'adolescent.
Le militaire sourit en coin. Kirano ne baissait même pas la tête. C'était décidément trop facile. Soudain, le plus jeune des deux finalistes détourna la tête. Au même instant, l'éclat caractéristique du pouvoir du soldat passa dans ses yeux.
-«Vous voyez?»
-«Tu as eu de la chance, c'est tout!»
Les deux adversaires se regardèrent de nouveau. Puis le fils de Berujerass leva la tête vers le ciel juste avant que son ennemi n'utilise son pouvoir.
-«Ce n'est pas possible!» s'exclama l'utilisateur de la technique de paralysie.
-«Je vous ai très attentivement observé, quand vous m'avez eu avec votre pouvoir. Quand vous l'utilisez, juste avant, votre regard devient fixe. A ce moment-là, il faut juste ne plus regarder vos yeux. Ca ne prendra plus!»
Le commandant Bleu virtuel tiqua d'un il. Il se mit à rire en écartant les bras.
-«Toutes mes félicitations pour ce tour de force! Cependant, ce pouvoir n'est qu'une facilité. Je reste le plus fort!»
-«Il faudra le prouver.»
Le soldat se jeta sur son adversaire, un bras levé. Lorsqu'il le rejoignit, il frappa en diagonale le buste de son adversaire mais lui passa au travers. Un coup de pied dans le dos le projeta jusqu'au bord du ring. Il se releva, regagné par la colère. Il courut vers Kirano et le frappa d'un coup de pied sauté. Il passa de nouveau au travers. Se retournant vivement, il vit le poing de son adversaire lui arriver dessus. Il le stoppa dans sa main. L'autre lui arriva en plein visage et il se retrouva encore une fois par terre.
-«On dirait bien que Kirano est un niveau au dessus de son adversaire. Il ne peut rien voir à sa technique.» dit virtuelle Videl.
-«Pas nécessairement. Ce commandant Bleu n'a pas développé une grande force mentale, raison pour laquelle il ne parvient pas à distinguer une image rémanente du vrai Kirano, mais il a pour lui une grande puissance physique et une grande malice. Il ne devrait plus tarder à réagir.» lui expliqua Nam.
Le commandant Bleu virtuel observa un moment son adversaire. Puis il se mit à courir vers lui et, une fois qu'il l'eut rejoint, il fit pivoter son avant-bras à côté de lui et frappa un autre Kirano, le vrai, en plein nez. Celui-ci recula d'un pas, une main sur le visage. Le soldat émit un petit rire. Il attendit quelques secondes et revint en courant sur son adversaire. Au moment de frapper le vrai Kirano, il ne le trouva pas. La transposition juste en face de lui le frappa au visage. C'était le vrai, il n'avait, cette fois, pas bougé.
-«Kirano n'est pas exempt de malice...» constata Videl.
Le militaire retourna à l'attaque. Cette fois, en arrivant sur son adversaire, il leva le poing. Puis il le ramena vivement pour frapper d'un coup de pied latéral la tempe du Kirano original qui lui arrivait dessus par le côté.
-«Hé! Hé! Il suffit que je te persuade que je t'attaque pour être sûr que tu auras appliqué ta technique!»
Le soldat se lança une fois de plus à l'assaut. Il fit mine d'attaquer l'adolescent, un poing levé. Mais il bloqua son coup. Avant de finalement l'abattre sur sa cible premièrement visée. Il lui passa au travers, le corps penché pour donner de la puissance à son coup. Un coup de coude dans le dos l'allongea par terre.
-«Je me doutais que vous ne feriez pas exactement la même chose qu'avant. Alors j'ai pris les devants.» dit le plus jeune des deux combattants tandis que son rival de redressait.
-«Quel combat! Il prend un aspect tactique inattendu! Qui se montrera plus malin que l'autre?» cria l'arbitre dans son micro.
Le commandant Bleu virtuel repartit encore au combat. Mais cette fois, Kirano courut à sa rencontre, ce qui surprit son adversaire. Le soldat donna un coup de poing que l'adolescent para. Puis celui-ci envoya un coup de coude que le militaire esquiva en se baissant. Il se releva en donnant un coup de poing que sa cible esquiva d'un saut en arrière. Sans le lâcher, le commandant pivota sur une jambe et lança l'autre vers le torse du fils de Berujerass. Le corps du plus jeune devint flou et le pied passa au travers. Le vrai Kirano se tenait accroupi dans les jambes de son image. Il se redressa en levant le poing, frappant fortement le menton du commandant Bleu virtuel qui fut sonné et reçu un coup de poing en pleine poitrine. Il se ressaisit et enchaîna plusieurs coups que l'adolescent para ou esquiva. L'aîné parvint à placer un coup de poing en revers qui passa au travers de son adversaire. Il se retourna et bloqua un coup de son vrai ennemi. Il le frappa dans le ventre, lui arrachant un cri, et enchaîna sur un coup de genou qui lui passa à travers. Il fut violemment frappé par Kirano au crâne, les deux mains jointes. Il s'éloigna en quelques bonds. Son souffle se faisait court. Le combat ne tournait pas à son avantage.
-«Tu es fier de toi, je suppose...» dit-il.
Il laissa échapper un petit rire malsain, affichant comme à chaque fois qu'il était confiant son petit sourire en coin.
-«Si tu pensais que je n'avais qu'un pouvoir psychique, tu vas être déçu...»
Kirano se mit en garde, redoublant d'attention. Son adversaire se mit à frapper durement le sol du ring de la pointe du pied droit, finissant par le fissurer puis par le faire voler en éclats.
-«Comme contre moi... Est-ce qu'il a l'intention de lui jeter des cailloux dessus?» se demanda virtuelle Videl.
Un grand sourire sur le visage, le commandant Bleu virtuel fit sauter un caillou de la pointe du pied. Son regard se durcit tandis qu'il observait la pierre et elle fut projetée vers Kirano. Elle ne fit que traverser une transposition. Le soldat fit sauter deux autres cailloux et les envoya un à droite, un à gauche. Un cri de douleur retenti à sa gauche. L'adolescent s'était arrêté en pleine course. Sur son front, là où la pierre l'avait touché, sa peau prenait une teinte violacée.
-«Eh oui! Il va falloir se méfier de ces petits cailloux!» railla l'auteur de l'attaque.
Il en fit sauter trois et les envoya directement sur son adversaire qui mit ses bras en croix. Trois petits claquements secs se firent entendre en même temps que les pierres l'atteignirent. Du sang coula le long de ses bras. Le commandant Bleu virtuel lui en envoya trois autres qui le traversèrent. Le militaire le repéra à sa gauche et lui envoya un caillou dessus. Mais encore une fois, le projectile le traversa. Il fit de même quand il le vit à droite, sans succès.
-«Incroyable! Kirano semble ne plus être nulle part, chaque apparition est une image rémanente!» lança l'arbitre.
-«Il... Il multiplie ses images?» marmonna virtuelle Videl.
Nam plissa les yeux.
-«Non. Mais dès que l'image qu'il laisse a disparu, il la renouvelle extrêmement vite.» répondit-il.
Cela n'empêcha pas le commandant Bleu virtuel de rire, une main devant lui, le petit doigt levé.
-«Essaie d'échapper à ça!»
Il fit sauter une poignée de cailloux, puis pendant que cette poignée montait, il en fit sauter cinq de plus. Il dispersa la première fournée dans toutes les directions. Un cri retenti derrière lui. Aussitôt, il envoya la deuxième fournée dans la direction du cri, lapidant Kirano. Il se retourna et vit son adversaire, une main sur l'il droit, l'autre entourant son ventre. Il envoya une autre série de cailloux droit sur lui, lui provoquant des dommages physiques aux bras et aux jambes. L'adolescent tremblait, en proie à d'intenses douleurs. Une dernière pierre vint s'écraser contre son front, faisant jaillir une gerbe de sang. Il tomba par terre, immobile. L'arbitre débuta son décompte. Ce n'est qu'à huit que le jeune combattant reprit conscience. Cependant, il sauta prestement sur ses jambes.
-«Tu es prêt pour un autre tour?» demanda son adversaire.
Le commandant, après avoir à nouveau brisé la surface du ring, répéta le même procédé qu'auparavant, avec les deux séries de pierres. Mais lorsque la première, celle dont les roches jaillissent dans tout les sens, parvint vers Kirano, il les repoussa de coups de poing fouets, parvenant à détruire tout les projectiles qui lui arrivaient dessus. Il se mit à courir vers le commandant Bleu virtuel. Celui-ci projeta la deuxième série de cailloux droit sur l'adolescent qui les brisa de nouveau avec une extraordinaire précision. Le soldat en envoya d'autres qui connurent le même sort.
-«C'est pas vrai!» cria-t-il alors que son adversaire lui arrivait dessus.
Kirano leva un poing devant un soldat tétanisé et le frappa violemment au visage. Le choc du coup résonna à l'intérieur du crâne du commandant qui se renversa sur le côté. Il s'étala par terre, les yeux blancs et vides.
-«Une fois de plus le commandant Bleu virtuel est à terre! Je ne compte même plus le nombre de down! Se relèvera-t-il une fois de plus? Je compte! Un! Deux! Trois!»
L'adolescent se massa les mains qu'il avait ensanglantées et couvertes de fractures. Il ne pouvait pas encore rouvrir son il droit. Le soldat reprit conscience. Il attendit la dernière seconde pour se relever. Puis il frappa le sol pour créer de nouvelles pierres. Il en fit sauter une et utilisa son pouvoir vers Kirano. La pierre retomba mollement par terre. Puis le soldat oscilla et laissa son buste tomber en avant, les bras ballants. Son souffle était rauque, ses épaules se soulevaient et se rabaissaient au même rythme que sa respiration. Quand enfin il releva la tête, ses yeux étaient vitreux. Son adversaire se mit en garde, sa respiration elle aussi assez courte. Il redoutait la puissance que pouvait développer son concurrent en état second et acculé, privé de ses pouvoirs.
-«Nos deux combattants semblent à bout! Je crois que nous assistons maintenant aux derniers échanges du combat!»
En criant, le commandant Bleu virtuel se jeta sur son adversaire qui le reçu d'un coup de pied vers le visage, esquivé d'un mouvement de recul du buste. Le coude du militaire frappa le torse de Kirano qui s'étrangla. L'adolescent contre-attaqua d'une série de coups de poings extrêmement rapide. Son adversaire les para mais certains traversèrent sa défense, le faisant reculer sous les impacts. Le soldat sauta sur son ennemi et tout deux roulèrent par terre, chacun tentant de se retrouver au dessus. Après plusieurs roulades, le plus jeune l'emporta. Il donna deux coups avec la tête sur le front de son rival et se mit à le rouer de coups de poing quand le commandant provoqua une nouvelle roulade d'une impulsion du dos. Il affermit sa position supérieure, empêchant totalement Kirano de se libérer. Il le regarda dans les yeux, mais celui-ci détourna la tête avant qu'il ne le paralyse. Il lui frappa le visage puis le prit entre ses deux mains pour le forcer à le regarder. Il se prit un puissant coup de pied dans le ventre mais parvint de ses doigts à ouvrir ses paupières. Il utilisa de nouveau son pouvoir de paralysie. Puis il éclata de rire avant de tomber soudainement sur ses fesses, ayant traversé le jeune homme.
-«Comment?! Merde, ce n'était plus qu'une image!»
Un coup de pied derrière la tête lui fit mordre la poussière du ring. Il bondit sur ses jambes et rentra dans son adversaire tête la première, lui faisant cracher du sang. Les deux combattants s'agrippèrent l'un à l'autre pour ne pas tomber. Le soldat profita de ce corps à corps pour mettre des coups de poing à bout portant dans le ventre de Kirano. Celui-ci, après avoir subi, envoya un grand coup de genou qui monta jusqu'à frapper le visage du membre de l'armée du Ruban Rouge. Les deux finalistes tombèrent en arrière.
-«Kirano et le commandant Bleu virtuel sont tous deux au tapis! L'un d'entre eux pourra-t-il se relever? Les deux? Un!»
Le militaire se redressa sur ses mains.
-«Deux!»
Il posa ses deux pieds à plat au sol.
-«Trois!»
Il se releva complètement et observa Kirano qui n'avait pas bougé.
-«Quatre!»
L'adolescent grimaça, les lèvres retroussées. Il poussa un cri avant de hurler:
-«Je... Je ne peux pas bouger! Il m'a paralysé!»
-«La paralysie?!» s'écria virtuelle Videl.
-«Mais à quel moment?!» ajouta-t-elle.
-«Cinq!»
-«Je veux bouger! Libérez-moi!» hurla Kirano en forçant avec tout ce qu'il pouvait.
-«Le commandant Bleu n'a rien fait...» dit Nam, le regard grave.
-«Quoi? Mais alors pourquoi...?» marmonna la fille de Satan.
-«Six!»
-«Je peux encore me battre! Libérez-moi de votre technique!»
Le commandant ressentait quelque chose d'étrange devant ce garçon qui se battait au-delà de tout, ignorant même les limites de son corps. De l'admiration? Il se gifla mentalement. Ce n'était qu'un perdant qui se noyait dans ses soubresauts.
-«Sept!»
-«Je me suis déjà libéré une fois! Je peux le refaire! Attendez!!!» supplia l'adolescent en redoublant d'effort.
-«Son corps l'a abandonné. Mais il n'arrive pas à le voir...» expliqua l'Hindou.
-«Huit!»
-«Je vais me libérer! J'y suis presque! Je peux me battre! Aaaaah! Aaaaah!»
La panique rendait son souffle erratique. Sa peau tournait au rouge sous les efforts qu'il fournissait.
-«Neuf!»
Je peux me battre! Je peux me battre!»
-«Ca suffit, Kirano. Tu as fais de ton mieux!» dit Berujerass à son fils, en pensées.
Il serrait les points, profondément touché par la détermination de son enfant.
-«Dix!»
-«Je peux me battre! Je peux me baaaaattre!!!» continua à hurler l'adolescent, encore et encore.
L'arbitre n'osait même pas annoncer le résultat du combat, et les cris de Kirano résonnaient dans le stade silencieux. Berujerass déboula sur le ring, se jeta sur son fils qu'il serra fort dans ses puissants bras, agenouillé par terre.
-«Arrête, Kirano...»
Celui-ci cessa de crier.
-«Papa...? J'ai perdu?»
Des larmes lui montèrent aux yeux.
-«Oui. Mais tu t'es bien battu. Je suis très très fier de toi!»
-«Le combat est terminé! Le commandant Bleu virtuel l'emporte face à Kirano au terme d'un combat absolument prodigieux! Aussi talentueux et acharnés l'un que l'autre, c'est l'expérience qui l'emporte aujourd'hui! Mais ce jeune Kirano reviendra sans le moindre doute dans les prochains championnats, affronter les meilleurs combattants de ce monde en représentant des artistes martiaux de demain! Applaudissements pour tout les participants!»
Le finaliste vaincu refoula ses larmes et tenta de cacher ses hoquets.
-«Je dois aller saluer le vainqueur! Il s'est bien battu!» dit-il en voulant se relever.
-«Du calme! Reprends des forces, d'abord. Le reste attendra.» lui dit son père.
A ce moment-là, ledit vainqueur s'approcha de l'arbitre et de son micro. Ecartant légèrement les bras, paumes vers l'avant, le sourire aux lèvres, il s'exprima envers le public et le reste du monde.
-«Que ceci vous serve de leçon! Bientôt, l'armée du Ruban Rouge gouvernera ce monde! Et le général Rouge dirigera en lieu et place de votre roi!»
-«Faites-moi taire cet imbécile!!!» hurla le moine supérieur.
Une dizaine de seconde plus tard, tous les participants virtuels disparurent, dont le commandant Bleu virtuel. L'arbitre alla voir le moine supérieur, puis après quelques secondes, il revint sur le ring.
-«Il a été décidé que la récompense de cinquante-mille zénis irait aux familles des victimes de l'ancienne armée du Ruban Rouge!»
La décision fut saluée par le public, criant son approbation.
Kirano s'était sensiblement calmé. Son père le lâcha et tout deux se levèrent.
-«J'aurais vraiment aimé gagner... Mais j'ai perdu.»
Une main se posa sur l'épaule de l'adolescent. C'était Satan.
-«Tu vas encore beaucoup progresser, mon garçon.»
Celui-ci hocha la tête en signe d'assentiment. Un petit sourire satisfait apparut sur les lèvres du héros du Cell Game.
-«Bien! Je vais te prendre comme élève!»
Berujerass, appréciant peu le style de combat de Satan, s'apprêta à faire une objection. Mais son fils le devança.
-«Excusez-moi... Mais vous êtes moins fort que moi, je crois...»
Satan grimaça avec exagération.
-«Et même si c'était le cas, tu crois n'avoir rien à apprendre de moi, dans aucun domaine?!»
Kirano ne sut que répondre, indécis. Son père prit la parole après avoir lui-même réfléchi.
-«Vas-y, Kirano. Je n'ai plus rien à t'apprendre, et tu dois te familiariser avec le monde des arts martiaux. Savoir reconnaître sa défaite lorsqu'elle est là est une qualité primordiale pour un artiste martial, quelque chose que je n'ai pas été capable de t'apprendre. Tu découvriras beaucoup de choses dans un dojo. Et celui de Satan doit être l'un des moins pitoyable à l'époque actuelle...»
L'adolescent hocha de nouveau la tête.
-«Qu'il en soit ainsi! Tu seras mon élève numéro deux!» dit Satan de sa voix forte.
-«Hein? Et moi?!» s'écria le grand Piroshky qui avait rejoint Satan avec Kalony la rafale.
-«Toi, tu seras le quatre!»
-«Le quatre?! Mais pourquoi?»
-«Parce que le trois, c'est Kalony.»
-«Mais... Qui est le numéro un?» demanda le disciple blond, soufflé.
-«Hum... il est temps que je le présente...»
Satan prit le micro de l'arbitre et se tourna vers le public.
-«Je profite de l'occasion pour vous présenter mon nouvel élève numéro un! Il maîtrise l'énergie et m'arrive facilement à la cheville! Voici Boo!»
Sautant depuis les gradins, Boo atterrit sur le hors-ring. Il fit un deuxième saut en criant et retomba sur ses fesses sur le ring qui se fendit. Puis il leva haut les bras en souriant.
-«Et je souhaite la bienvenue à mon nouvel élève numéro deux... Kirano Berujerass!»
Des hourras et des salves d'applaudissements accueillirent la nouvelle. Satan rendit le micro à l'arbitre en le remerciant tandis que Kalony la rafale et le grand Piroshky se tournèrent vers Kirano.
-«Bienvenue parmi nous, mon garçon!» dit le Don Juan en remuant son bassin.
-«Bienvenue à toi!» hurla le mastodonte en tambourinant des poings son armure.
-«Boo!» fit Boo en transformant des éclats de pierres laissés par le commandant Bleu virtuel en bonbons dont il donna un exemplaire à chacun.
-«Vous savez, je peux encore renoncer...» dit Kirano devant ces phénomènes, un sourcil tremblant.
Satan lui donna une grande claque dans le dos en riant. Et tout quatre quittèrent le ring.
-«Ainsi s'achève l'édition spéciale du championnat du monde des arts martiaux pour les combattant n'ayant pas la maîtrise de l'énergie et qui aura réuni les plus puissants combattants de ces vingt-cinq dernières années! J'espère que le spectacle vous aura plu! Bonne soirée à tous!» conclut l'arbitre.
L'événement qui avait attiré de nouveau le regard du monde sur les arts martiaux venait de s'achever, lançant une nouvelle ère pour les artistes martiaux.