FRANKY 8, ROBOT PIRATE VS SERGENT METALLIQUE, SPOPOVITCH
Bulma marchait à pas pressés dans l'aile gauche du grand bâtiment de la Capsule Corp., les bras chargés de dossiers, l'air affairée. Soudain, elle croisa un grand type au visage barré de deux cicatrices, une sur le front, verticale, une sous l'il gauche, transversale.
-«Ah! Tu tombes bien, toi! Va donc me ranger tout ça dans le bureau D126!» dit-elle en se défaisant de son chargement dans les bras de son interlocuteur.
-«Euh... Je veux bien, mais c'est où?» demanda ce dernier d'une voix penaude.
Bulma s'arrêta, interloquée. Puis un doute s'installa dans son esprit.
-«Vous... Vous n'êtes pas un robot de la maison?» demanda-t-elle.
-«Non, pas du tout.» répondit le grand homme.
Bulma rougit brusquement et reprit les dossiers.
-«Je suis confuse! Excusez-moi!» bredouilla-t-elle.
Elle aurait pourtant juré qu'il s'agissait d'un robot. Certains détails morphologiques, un certain grain de peau, étaient des indices chez les robots à apparence humaine qui passaient inaperçus pour la majorité, mais qui ne trompaient habituellement pas Bulma.
-«Que faites-vous ici? Je peux vous aider?» demanda-t-elle.
-«J'étais avec le docteur Brief. Il est parti chercher quelque chose, puis je ne l'ai plus revu pendant un long moment. Alors j'ai voulu partir à sa recherche, mais je me suis perdu...»
-«Mon père? Je l'ai vu dans un entrepôt pas loin il y a quelques minutes. Je vais vous accompagner pour me faire pardonner.» dit-elle en reprenant rapidement la route, suivie par l'étrange visiteur.
Il ne leur fallut que deux minutes pour atteindre ledit entrepôt, Bulma marchant à grandes foulées.
-«Papa, ce monsieur dit avoir à faire avec toi.» lança-t-elle au docteur qui farfouillait dans le bric-à-brac de la pièce, son chat sur l'épaule, comme à son habitude.
-«Ah! Pardon Franky! Je t'avais complétement oublié!» s'exclama le vieil homme.
-«Mais qu'est-ce que tu fabriques dans ce vieil entrepôt qui sert de remise?!» reprit Bulma qui n'appréciait pas que son père laisse ainsi en plan un visiteur ou un client.
-«Bah... Je cherche le robot, là... Tu sais... Celui avec les dents pointues...»
-«Non, je ne vois pas, et je suis pressée!» hurla Bulma, de plus en plus irritée par la nonchalance de son père.
-«Mais si! C'est toi qui a indiqué à une équipe de recherche qu'on trouverait cette technologie dans les décombres d'une grotte des mers du Sud... C'était il y a quoi... Cinq ou six ans... Peut-être sept...»
-«On s'en fiche de la date! Tu parles du Robot Pirate, hein? Je l'ai fait déplacer il y a longtemps dans les entrepôts du secteur B. Quel rapport avec monsieur?»
-«Ben, c'est ta mère qui voulait que je m'occupe du problème de l'alimentation de la cafetière, alors comme Franky va utiliser la salle d'entraînement virtuel, je me disais que c'était l'occasion de tester le Robot Pirate...»
Bulma regarda son père de travers, interdite.
-«C'est... confus ce que tu racontes... Attends! Tu as dit que cet homme allait utiliser la salle d'entraînement virtuel?! Non mais ça va pas?! Depuis quand elle est ouverte au public?!»
-«Mais, ce n'est pas juste un visiteur, c'est un ami de Sangoku. Franky! Il l'a rencontré à la tour du Muscle, quand il affrontait l'armée du Ruban Rouge.»
Bulma fronça les sourcils. Effectivement, ce nom lui rappelait quelque chose...
-«Ah oui! Ça me revient, il m'en avait parlé à l'époque!»
À l'époque, c'était lorsque Sangoku et Bulma voyageaient vers le sud pour trouver un dragon ball qui s'avèrerait être cachée dans une grotte sous-marine. Sangoku se tenait sur le nuage magique et Bulma se tenait dans son col, miniaturisée par une montre de haute technologique de son invention. Le trajet avait duré plusieurs heures, et à un moment donné, l'adolescente avait interrogé son ami.
-«Comment as-tu trouvé ces deux dragon balls pour que cela t'ait prit toute une journée?»
-«Y'en avait un dans un buisson, l'autre m'a été donné par Franky, un ami.»
-«Quoi? Et c'est ça qui t'a pris autant de temps?! Y'a un dragon ball qui est tombé pile chez un ami à toi?»
-«Non, je ne le connaissais pas avant, mais on est devenu ami. C'est un cyborg qui a été fait par des méchants, mais comme il déteste la violence, il s'est mis de mon côté. Ça m'a prit du temps de tous les battre.»
-«Eh bien, tu es encore tombé sur de drôles de lascars on dirait...» marmonna pensivement la jeune fille, sans savoir que les lascars en question n'en avaient pas fini avec Sangoku, et qu'elle serait emportée à son tour dans de périlleuses aventures.
-«Aha! C'est un cyborg qui doit avoir une peau au moins partiellement synthétique! C'est pour ça que j'ai cru à un robot! Je ne m'étais pas vraiment trompé!» s'exclama Bulma en pensées, avec un air satisfait.
-«Mais comment en es-tu arrivé à venir demander un entraînement ici? Tu n'es pas contre la violence?» demanda-t-elle à Franky.
-«Eh bien, c'est une longue histoire qui a commencé dès la fin de la tyrannie de la tour du Muscle...»
Sangoku avait été le premier à être au courant de cette mésaventure. Tout avait commencé pour lui avec le genkidama qu'il avait créé pour éliminer Boo. Certaines signatures énergétiques qui avaient intégré les premières le genkidama lui avaient laissé une impression étrangement familière. Sur le coup, dans l'urgence du moment, cette familiarité avait été étouffée par des sentiments écrasants d'angoisse et d'espoir provoqués par la lutte contre Boo. Mais par la suite, une fois chez lui, sans qu'il ne sache vraiment bien pourquoi, des souvenirs remontèrent dans sa mémoire. Il ne put jamais formellement identifier les signatures énergétiques, n'ayant dans son enfance pas encore la capacité de ressentir consciemment les puissances, mais l'empreinte qu'il en gardait provoquaient ces réminiscences. Et il se dit alors que le temps était venu de revoir ses vieux amis. C'était sept mois avant que Franky ne rencontre Bulma à la Capsule Corp.
Après avoir passé un petit moment avec Upa et son père, il partit vers les contrées du Nord. Lorsqu'il atterrit au milieu d'un village enneigé, beaucoup de villageois le regardèrent avec effarement, s'étonnant de la venue par les airs d'un drôle de bonhomme.
-«Salut!» lança Sangoku à la cantonade.
Les gens se mirent à s'échanger des paroles à voix basse, inquiets. Soudain, un vieil homme s'exclama:
-«Ces cheveux... Cette voix... Tu es Sangoku! Le petit garçon qui a sauvé le maire du temps de la tour du Muscle! Je suis le père de Suno!»
-«Suno?» demanda Sangoku.
-«La petite fille qui t'avait ramené au village!»
-«Aaaah! Bien sûr!» s'exclama le saiyen, le visage réjouit.
D'autres personnes, parmi les plus âgés, s'animèrent à leur tour, entourant Sangoku en souriant et en le couvrant de questions. Après plusieurs minutes, tout le village était rassemblé autour du héros, l'interrogeant sur ce qu'il était devenu, reparlant de l'époque terrible du Ruban Rouge et se remémorant avec plaisir la libération. Soudain, certains, à l'extérieur du cercle des villageois, remarquèrent un arrivant. Ils firent signent aux gens les plus proche d'eux et, petit à petit, ils laissèrent un couloir entre cette personne et Sangoku. Celui-ci posa son grand regard joyeux sur une femme aux cheveux orangés, portant une veste et un bonnet jaune. Celle-ci, qui avait remarqué l'attroupement mais pas encore ce qui était le centre de leur attention, prit la parole.
-«J'ai laissé Franky au pied du Seppenkazan, il sera de retour demain, comme d'hab. Vous faites quoi?»
-«Suno! C'est Sangoku! Sangoku est venu nous rendre visite!» lui cria son père.
Suno remarqua alors l'homme aux cheveux en pointes éparses. Elle s'arrêta de marcher d'un seul coup et bloqua sa respiration, les yeux écarquillés.
-«Sangoku?» prononça-t-elle.
-«Yo!» fit Sangoku en levant une main, tout sourire.
La femme gonfla les joues et se mit soudain à courir vers le saiyen, lui saisit une de ses pointes capillaires qu'elle tira vers le bas, provoquant les cris du guerrier.
-«Tu avais promis de revenir!» cria-t-elle en le lâchant.
-«Franky t'avais demandé si tu voulais rester avec nous. Tu as dis que non, que tu ne pouvais pas, que tu devais chercher la boule étoilée de ton grand-père. Et tu as promis de revenir!»
Sangoku se massa le cuir chevelu, des larmes de douleur aux yeux.
-«Ben... Je suis revenu, là, non?»
Suno resta bouche bée une seconde.
-«Plus de vingt ans! Il t'a fallu... vingt-quatre ans pour tenir ta promesse, imbécile!» hurla-t-elle à pleins poumons.
Puis elle le prit dans ses bras.
-«Tu nous a manqué à tous, idiot.» dit-elle d'une voix radoucie tandis que Sangoku riait d'un air gêné.
Les villageois regardaient en souriant, certains émus par la petite scène de retrouvailles des deux enfants d'autrefois. Suno lâcha le héros du village en souriant également.
-«Eh bien, qu'est-ce que vous faites tous dehors?! Notre invité ne doit pas avoir bien chaud comme ça!
-«Hein?» fit Sangoku qui était vêtu d'un simple pantalon kaki et d'une veste légère bleue.
-«Je me les gèle!» réalisa-t-il soudain en se mettant à trembler, les cheveux raidis par le froid.
-«Et Franky, où est-ce qu'il est, je ne l'ai pas vu...?» demanda le saiyen en finissant un chocolat chaud.
Ceux parmi les villageois qui étaient rentré chez Suno avec Sangoku, Suno et sa famille, échangèrent des regards tristes.
-«Il est occupé, il sera de retour demain. Tu peux l'attendre ici si tu veux, hein. Après vingt-quatre ans sans la moindre visite, une nuit parmi nous ne devrait pas te tuer.» fit Suno avec un air faussement sévère.
-«Tu peux dormir dans la maison du maire si tu veux, en son absence. J'en ai les clés.» dit un villageois.
-«Le maire?» demanda Sangoku.
-«Tiens, c'est vrai que je ne l'ai pas vu...» se dit-il.
-«Ce n'est pas le même qu'à l'époque.» dit Suno.
-«Le maire d'alors n'a pas pu t'attendre ces vingt-quatre ans...» dit-elle d'un air triste mêlé d'une pointe de reproche.
-«C'est Franky, le maire, maintenant.»
-«D'accord.» dit simplement Sangoku.
Avec Suno et les villageois, le héros passa la soirée à reparler des combats dans la tour du Muscle. Il raconta aussi comment il en était venu à demander leur énergie pour affronter Boo. En retour, il apprit que Suno était devenu médecin-secouriste et qu'elle avait transformé la tour du Muscle en un centre médical rayonnant sur toutes les contrées du Nord, portant dès lors le nom de tour Ivoirine. Et comme prévu, il passa la nuit dans la maison de Franky.
Le lendemain, Sangoku faisait une bataille de boules de neige avec les enfants du village quand une voiture s'arrêta pas loin, Suno au volant, Franky à sa droite. Un large sourire s'étala sur le visage du cyborg qui s'empressa de saluer son vieil ami. Une fois installé dans le salon de Franky, Sangoku, Suno et le maire discutèrent de nouveau de tout et de rien. Puis, le saiyen posa une question.
-«Tu étais allé faire quoi, cette nuit, Franky?»
Le maire du village Jingle baissa les yeux.
-«J'ai découvert quelque chose, peu de temps après ton départ, à mon sujet. Je suis un cyborg à énergie de type auto-régénérant. De l'énergie se créé en moi en continue, sans cesse. Bien sûr, si je fais des efforts extrêmement violents, je m'épuise, mais je n'ai qu'à attendre un peu et elle fini immanquablement par remonter. À l'époque où j'étais enfermé dans la tour du Muscle, ils me faisaient des opérations de maintenance régulièrement. Je n'ai compris que plus tard qu'ils me déchargeaient d'une partie de mon énergie excédentaire. Environ un mois après ton départ, j'ai atteint une surcharge de puissance. De l'énergie s'est mis à rayonner de mon corps de toutes parts, alors que je ne sais pas la projeter en temps normal, et a détruit beaucoup de maisons du village. Heureusement, personne n'est mort. Mais après m'être ainsi déchargé de mon énergie, elle a recommencé à monter. Quand je surcharge, je peux relâcher ma puissance sous forme de kikohas, mais la quantité d'énergie totale est si grande que je ne peux pas la relâcher n'importe où sans risquer de faire de gros dégâts. On a réfléchit, avec les villageois. On a alors pensé au Seppenkazan, le volcan encore plus loin au nord. Je peux décharger mon énergie dans sa cheminée pour qu'elle se perde dans la lave, je ne risque pas de blesser une quelconque forme de vie. Alors une fois par mois, environ, je vais décharger mon trop plein d'énergie dans le Seppenkazan.»
-«Ah, c'est donc ça! Mais pourquoi Suno ne t'emmène-t-elle pas jusqu'au cratère pour te ramener immédiatement au lieu de t'y laisser toute la nuit, ça serait plus rapide, non?»
-«Ce n'est pas possible... Le Seppenkazan n'est pas praticable en voiture, ni abordable en avion, et avec mon trop plein d'énergie, utiliser mon réacteur est dangereux. Je dois le grimper à pied, et seul, parce que même à pied, c'est très difficile, les villageois n'y arriveraient pas.»
-«Je vois. Bah, ça te fais faire une promenade de temps en temps.» dit Sangoku en riant.
Suno et Franky échangèrent un regard gêné.
-«Le Seppenkazan s'est récemment réveillé, sûrement à cause de ces années durant lesquels on y a envoyé l'énergie de Franky. On redoute que continuer ne finisse par provoquer son éruption...» marmonna Suno.
-«Ah...» dit Sangoku, l'air embêté.
-«C'est un problème d'énergie à envoyer, hein? Je crois que je connais un endroit où tu peux le faire sans risquer de provoquer une catastrophe naturelle ni blesser des êtres vivants.»
Les visages de ses deux interlocuteurs s'illuminèrent.
-«Vraiment?! Quel est-il?» dirent-ils simultanément.
Le saiyen se contenta de sourire. Il posa une main sur l'épaule de Franky et deux doigts sur son front. Puis les deux hommes disparurent à la surprise de Suno qui tomba à la renverse de sa chaise.
-«Sangoku?! Franky?! Mais...»
-«C'est moi qui ai reçu Sangoku et Franky, ce jour-là.» dit le docteur Brief tandis que le cyborg en était à ce point de son récit.
-«Sangoku lui a fait découvrir la salle d'entraînement virtuel où il peut décharger sans soucis son énergie dans les murs. Depuis, il vient presque une fois par mois, demande à me voir et décharge son énergie dans la salle. Tu ne l'avais jamais croisé?»
-«Non...» dit Bulma, pensive.
-«Un cyborg à énergie de type auto-régénérant, hein? Le docteur Géro a dû partir de là pour parvenir au système à énergie de type perpétuel, en le performant de sorte à ce que la régénération soit instantanée et complète sans aller jusqu'à la surcharge. Je me demande si je ne pourrais pas t'arranger ça...»
-«Vraiment?!» s'exclama Franky plein d'espoir.
-«Tu peux faire confiance à ma fille, elle est encore plus douée que moi et a déjà travaillé sur des cyborgs du docteur Géro. En fait... J'aurais dû lui parler de toi bien plus tôt...»
-«Comment tu as fais pour ne même pas y penser...?» marmonna Bulma en regardant son père en coin, l'air dépitée.
-«Mais dis-moi, Franky, pourquoi tu ne te décharges pas juste de ton énergie en tirant en l'air?» demanda-t-elle.
-«Et s'il y avait un oiseau?»
-«Un oiseau juste au dessus de toi et si loin en hauteur que tu ne le voies pas?! T'es du genre optimiste, toi, hein?» dit-elle avec ironie.
-«Je préfère ne prendre aucun risque.» dit-il, l'air confus.
-«Vous allez lancer une vraie session d'entraînement, cette fois, si j'ai bien compris, docteur?» poursuivit le cyborg.
-«Oui, pour tester le Robot Pirate, mais ne t'inquiète pas, tu ne seras pas impliqué.»
-«Eh bien, si c'est comme ça... Je... J'aimerais essayer, peut-être... Un combat...»
-«Hein?! Mais tu dis détester ça!» s'écria Bulma.
-«Oui, vraiment, je déteste la violence, je déteste qu'on fasse du mal aux gens. Je me demandais simplement... Cette force qui est en moi... À quoi est-elle destinée? Les gens fort, même ceux qui sont bons, comme Sangoku, tirent une grande jouissance du combat. Ils sont fort, et ils savent ce qu'ils doivent faire de leur force. Je ne suis pas comme ça. Est-ce normal? N'en apprendrais-je pas plus sur moi en entreprenant l'usage de cette force pour la première fois de ma vie? Au fond, si je suis taillé pour le combat, est-ce que cela signifie que je dois me battre? Le fait que je n'aime pas ça est-il une anomalie, une trahison à ma condition? Est-ce à travers le combat que je vais me révéler? Je me pose depuis longtemps ces questions. J'aurais peut-être une piste en me battant. Dites-moi, docteur, les combattants virtuels n'ont rien de vivant, hein? Ils ne ressentent rien, hein?»
Bulma et son père s'observaient, muets. Ils ne comprenaient que partiellement ce désir de Franky, n'ayant pas eux-même de capacité au combat. Le docteur Brief finit par répondre à la question du cyborg.
-«Non, non. Ils n'ont rien de vivants. Ils ne ressentent rien, n'ont aucune émotion, aucune pensée, ne ressentent aucune douleur, ils ne font que singer tout ça. Euh... Tu voudras que je te fasse affronter ce "Boum" qu'on a programmé à ta première venue ?»
-«Il... Il s'est déjà battu?!» demanda Bulma qui n'arrivait plus bien à suivre la conversation.
-«Non, non!» la corrigea son père.
-«C'était juste un malentendu la première fois. Il ne savait pas que les murs pouvaient absorber l'énergie sans qu'une session de combat virtuel soit lancé, et je ne savais pas qu'il ne voulait pas du tout se battre, juste se vider de son excédent d'énergie. Du coup, j'ai préparé suivant ses indications un combat contre virtuel Boum. On a dissipé le malentendu juste avant de lancer la session. Alors, Franky?»
-«Euh... Je ne préfèrerais pas... Boum me fait peur...» dit-il en rougissant légèrement de honte, se triturant les index.
Bulma réprima un sourire en voyant l'imposant colosse tout gêné. Elle sentit soudainement un engourdissement dans ses bras. Elle réalisa qu'elle portait toujours la pile de dossiers.
-«Ah! Mon travail! Vous m'avez distraite trop longtemps! Je vous laisse vous occuper du reste, je dois filer! J'ai trois fois plus de boulot qu'il n'est humainement possible d'en faire!» s'écria-t-elle avant de repartir à toutes jambes.
-«Ca va aller?» lança son père.
-«Pas de soucis! Je suis trois fois plus efficace au travail qu'il n'est humainement possible de l'être!» cria-t-elle sur un ton d'autosatisfaction prononcée, en filant à travers le couloir, avant de disparaître.
Un peu plus tard, le docteur Brief et Franky se trouvaient dans la salle d'entraînement virtuel avec le Robot Pirate inactif.
-«Alors, voyons... Tu as quel niveau, Franky ?»
-«Je... Je ne sais pas... Sangoku avait dit que j'étais très fort à l'époque.»
-«Hum... Très fort même pour Sangoku... Je vais voir si je trouve un adversaire qui dépasse légèrement le niveau régulier des championnats du monde...»
Le docteur, une cigarette au coin de la bouche, pianota sur le clavier.
-«Tiens! Je pense que ce virtuel Spopovitch conviendra parfaitement. On l'a enregistré en même temps que tous les participants de la vingt-cinquième édition du championnat du monde des arts martiaux, pour le tournoi des non utilisateurs d'énergie, même s'il n'a pas été retenu. Par contre, je ne vois pas qui je pourrais mettre comme adversaire au Robot Pirate, qui est un peu plus faible que le Sangoku que tu as connu...»
-«Je crois que j'ai une idée... Je peux?» demanda le cyborg en désignant les ordinateurs.
-«Tu vas pouvoir utiliser ces logiciels?»
Franky regarda l'allure générale des tableaux de commande.
-«Je pense, oui. Ca à l'air assez simple. Le Sergent Métallique fera un bon adversaire pour tester son niveau.»
Le père de Bulma prépara comme environnement virtuel un port dans une caverne éclairée artificiellement, pour ne pas interférer avec les programmes du Robot Pirate. Franky et lui s'étaient mit chacun à une extrémité du quai tandis que le docteur s'était installé dans la pièce camouflée d'où il lança la session tout en activant avec une télécommande le Robot Pirate. Celui-ci, un robot semblable à un squelette, portant une étiquette avec les deux "C" de la Capsule Corporation par dessus son symbole de Jolly Roger, fut aussitôt rejoint par le Sergent Métallique virtuel. Virtuel Spopovitch se matérialisa près de Franky. Le nouveau maire du village Jingle déglutit et serra les poings.
-«Comment ça va se passer...?» s'inquiéta-t-il.
Le guerrier au teint blanc parcouru d'énormes veines et ayant un "M" majuscule manuscrit sur le front observa quelques instants son adversaire.
-«Zut, je n'ai même pas l'appareil à mesurer les puissances, ni même l'absorbeur d'énergie...» grommela-t-il en grimaçant.
-«Je vais me débarrasser de ce colosse et retourner auprès de maître Babidi. J'y retrouverai sans doute Yamu qui doit avoir les outils. Bon...»
Virtuel Spopovitch vola à la rencontre de Franky qui entrouvrit la bouche, surprit que le combat commence si soudainement. L'attaquant lui frappa la joue droite d'un coup de poing. Sa cible, abasourdie, fut renversée et s'étala de tout son long. Il se releva sans peine, touchant sa joue d'une main.
-«Je... Je dois me défendre...» s'exhorta-t-il.
Pourtant, il laissa complétement passer un coup de pied qui lui frappa le ventre et le projeta sur quelques mètres avant qu'il ne se rétablisse.
-«Tch! Sacrément costaud le géant!» râla virtuel Spopovitch.
Il vola de nouveau à la rencontre de son opposant passif. Celui-ci rentra la tête, les yeux crispés, les bras en croix devant lui. Le combattant virtuel, pouvant voir la posture défensive de son adversaire bien avant d'attaquer, contourna le cyborg pour le frapper dans le dos. Franky fit un roulé-boulé et se rétablit prêt de la bordure du quai. Il vit que son ennemi commençait déjà à se rapprocher de lui dans les airs.
-«Je dois le faire!» s'écria-t-il en levant une main, les yeux fermés.
Il projeta à l'aveuglette une sphère de l'énergie excédentaire qu'il contenait. Celle-ci frappa virtuel Spopovitch qui ne l'avait pas vu venir. Il fut propulsé dans le sens contraire de son vol, dessinant des vrilles avec son corps. Il parvint tout de même à se rétablir juste avant de heurter le mur de roche du fond.
-«Tu veux jouer à ça?»
Il tendit à son tour sa main et projeta de l'énergie invisible qui envoya Franky dans les bas-fonds de la caverne, provoquant une gerbe d'eau à l'impact avec la surface.
-«Avec un peu de chance, cette masse énorme ne pourra même pas remonter!» ricana le guerrier virtuel.
Mais très rapidement, un remous dans l'eau se fit entendre et les bras de Franky attrapèrent le rebord du quai. Il termina de grimper au sec.
-«Je veux savoir ce qu'est un combattant! Je vais me battre!» cria-t-il d'un ton déterminé.
Le Robot Pirate avait repéré trois intrus. Bien entendu, il se lança à l'assaut du plus proche, le Sergent Métallique virtuel. Si Franky était un colosse, alors ce robot-ci était un titan. Il était deux fois plus grand que lui. Le Robot Pirate n'eut pourtant aucune hésitation, alors qu'il n'était lui-même que de la taille de Fanky environ. Il arriva sur le côté par rapport à son adversaire et le frappa d'un grand coup d'une épée que lui avait fait forgé Bulma en remplacement de celle brisée dans la vraie grotte des pirates. Il trancha le blouson bleu sans manche du sergent sans peine, mais ne fit qu'une petite entaille à la peau du géant, d'où aucun sang ne s'échappa.
-«Intégrité physique endommagée, élimination de la menace.» formula le Sergent Métallique virtuel d'un ton monocorde.
Il se retourna et mit une violente droite dans la tête du Robot Pirate qui tomba par terre, désarticulé. Celui-ci se redressa au bout de quelques secondes et recula en glissant sur le sol. Il avait compris qu'il valait mieux éviter le contact direct avec un tel adversaire. Il se mit à le cribler de balles avec son bras gauche qui était en fait une mitraillette. Des petits trous apparurent sur les vêtements de la cible des tirs et l'un des verres de ses lunettes de Soleil se fissura. Apparemment insensible, le gardien de l'un des étages de l'ancienne tour du Muscle s'avança inexorablement vers son agresseur. Arrivé à son niveau, il tenta de nouveau de frapper mais le Robot Pirate mit son épée en opposition, bloquant la lame avec son avant-bras-mitraillette. Le deuxième coup de poing du titan rencontra le vide, le protecteur du quai des pirates ayant bondit en l'air grâce aux réacteurs situés sous ses pieds. Il se laissa chuter, épée vers le bas, sur son adversaire. Il atterrit sur ses épaules et l'épée lui transperça le dos le long de ce qui devrait être la colonne vertébrale. Les deux robots restèrent immobiles quelques instants, puis à la surprise du Robot Pirate, son adversaire leva ses membres supérieurs et se saisit de chacun des bras du pirate. Le faisant basculer du haut de son perchoir, il le reçut d'un grand coup de genou dans son buste métallique. La carlingue se renfonça et des étincelles crépitèrent. Le Robot Pirate, toujours maintenu prisonnier, fit glisser sa queue dans le dos du Sergent Métallique virtuel et en rentra l'extrémité arrondie dans la fissure. Une décharge électrique vint foudroyer le titan de l'intérieur. Sa tête retomba mollement contre sa poitrine et ses mains lâchèrent son opposant. Celui-ci se recula, et pour la forme, se remit à le mitrailler. Sans réactions de la part de l'intrus qu'il était incapable de considérer vaincu tant qu'il conservait la posture debout, il s'approcha pour le décapiter. Mais alors qu'il n'y avait plus que cinq mètres d'écart, le Sergent Métallique virtuel leva le bras gauche et le poing fusa contre le Robot Pirate, fissurant son crâne oblong et le propulsant en arrière. La victime du rocket punch s'encastra dans la coque d'un navire de guerre. Le sergent se redressa alors.
-«Danger! Danger! Je dois éradiquer la menace!»
Il ouvrit la bouche et un missile en décolla, frappant son adversaire et faisant sauter le bateau. Lorsque les débris métalliques finirent de pleuvoir, plus rien ne restait à part quelques plaques de métal à la surface qui commençaient lentement à sombrer. Le sergent fit un "V" de victoire avec ses doigts.
Franky se mit à courir vers son adversaire, faisant raisonner le sol à chaque pas. Il serra les dents en arrivant sur lui et envoya un coup de poing dans son visage. Il regarda en tremblant son adversaire s'écraser au sol.
-«J'espère que je ne lui ai pas fait trop mal...»
Puis il secoua la tête.
-«Je ne dois pas réfléchir comme ça! D'autant qu'il ne ressent rien, il n'est pas vivant. Il faut que je me rentre ça dans la tête.»
Virtuel Spopovitch se releva, du sang coulant de son nez.
-«Il a du punch, ce type mastoc...»
Il se jeta sur son adversaire et le frappa d'un crochet du droit, faisant plier son corps. Franky se redressa en répliquant avec son propre crochet qui fit s'écrouler le guerrier ensorcelé. Ce dernier se releva et frappa de nouveau avant de recevoir le poing de son adversaire. Les deux adversaires échangèrent ainsi plusieurs coups jusqu'à ce que le cyborg rompe le rythme en posant soudainement ses deux mains sur le torse de virtuel Spopovitch. De deux projections d'énergie, il l'envoya s'écraser au loin, le poitrail légèrement brûlé. Avant même qu'il ne se relève, Franky se jeta sur lui. Il s'apprêtait à porter un nouveau coup quand l'explosion du bateau engendré par le Sergent Métallique virtuel retentit dans la grotte. Surpris et effrayé, le maire du village Jingle se replia sur lui-même, les bras au dessus de sa tête, yeux fermés. Virtuel Spopovitch en profita pour lui lancer un coup de pied au visage. Puis il s'envola près du plafond et envoya des kiaïs en rafale en avançant et reculant les bras. Franky eu du mal à se relever, étant rabattu vers le sol par les chocs de l'énergie invisible de virtuel Spopovitch. Ce dernier cessa l'attaque quand son adversaire fut totalement redressé, se préparant à recevoir son assaut. Mais celui-ci ne vint pas. Après quelques secondes, Le cyborg envoya un kikoha que le guerrier virtuel dévia d'un revers et qui termina sa course en explosant contre le plafond. Virtuel Spopovitch souriait.
-«Dis-moi... Tu ne peux pas voler, c'est ça?»
Franky se rembrunit. Il enclencha son réacteur. Un fuseau d'énergie verte jaillit de sous le pan arrière de sa veste et désintégra sur un large périmètre le terrain cimenté tandis que le cyborg s'envola à une vitesse folle. Mais dans l'instant, des petites explosions pétaradèrent en cercles vert derrière l'assaillant dont la course s'inclina et qui finit par s'écraser par terre et, poussé par son réacteur, il racla le sol, le détruisant sur plusieurs mètres.
-«Zut... Tant que je suis en surcharge d'énergie, je ne peux vraiment pas utiliser mon réacteur...» pensa-t-il en le stoppant.
-«Un réacteur?! Alors t'es un robot, hein? Ça explique ta résistance... Mais si tu ne peux pas voler...»
Virtuel Spopovitch se posa sur la cheminée d'un bateau à vapeur, affichant un immense sourire.
-«Crève!» cria-t-il en commençant à cribler de kiaïs son adversaire cybernétique.
Le Robot Pirate était dans un sale état. Son bras droit, porteur de l'épée, avait était arraché et le reste de sa carlingue portait la marque de l'explosion. Pour l'instant, il se tenait caché sous l'eau, et ce depuis une dizaine de minutes, évaluant ses capacités restantes et relançant un maximum de ses connexions électroniques. Il pouvait encore se battre mais il fallait qu'il se dépêche d'en finir avant de subir encore plus de dommages. Il allait utiliser l'énergie directement depuis son réservoir. Il sortit de l'eau en se propulsant avec les réacteurs sous ses pieds, atterrissant derrière le Sergent Métallique virtuel.
-«Encore vivant? Tu reprendras bien une deuxième louche de mon programme d'élimination?» lança celui-ci de sa voix métallique en se retournant.
Depuis le bras dont le poing manquait, il mitrailla le gardien de la grotte des pirates ce qui n'eut pas plus d'effet que quand c'était lui qui tirait. Le Robot Pirate ne bougeait pas. Seul un petit élément était mobile. Le bouchon du réservoir qui bombait son dos se dévissait tout seul et finit par tomber, dévoilant une sorte d'antenne. Le pirate se pencha et un rayon d'énergie fusa qui transperça le Sergent Métallique virtuel à la poitrine gauche, là où se trouverait le cur d'un humain. Apparemment peu affecté, la cible du rayon se mit à courir à pas lourds et fut presque aussitôt sur le Robot Pirate qu'il frappa d'un large coup de poing. Ce dernier se retrouva projeté mais parvint rapidement à enrouler sa queue autour du bras de son adversaire, ce qui lui permit de rester à bout portant. Il en profita pour envoyer une décharge électrique afin de forcer le sergent à s'intéresser à sa queue. Pendant que celui-ci tentait de la lui arracher de sa seule main, le robot squelette réenclancha son rayon tout en tournant sur lui-même avec ses réacteurs, ce qui lui permit de trancher la tête de son adversaire. Alors qu'il s'apprêtait à réitéré l'opération dans le sens de la longueur, son rayon s'éteignit et le Robot Pirate ne bougea plus d'un pouce. Son rayon avait épuisé toute son énergie. Il se retrouvait à la merci d'un Sergent Métallique encore et toujours fonctionnel malgré sa tête manquante, son trou au cur et son dos tranché. Il lâcha la queue inerte de son adversaire et c'est avec des mouvements hésitants et le corps parcouru d'étincelles qu'il leva le poing pour détruire définitivement son ennemi.
Dans un premier temps, Franky fut la cible des kiaïs, reculant un peu plus à chaque coup. Il tenta de riposter avec des kikohas, mais ils étaient systématiquement détruit par une partie des impulsions d'énergie invisible de virtuel Spopovitch. Le cyborg commençait à s'inquiéter de l'impact de cette pluie d'attaque sur son corps. Il joignit ses deux mains devant lui, paume en avant, et concentra une grande quantité d'énergie. Il relâcha un kikoha d'un mètre de diamètre qui absorba l'impact des kiaïs en poursuivant sa route. Lorsque la sphère arriva sur le guerrier virtuel, il sauta en hauteur et évita ainsi la collision. Seul un petit bout de la cheminée fut détruite. Virtuel Spopovitch réatterrit sur le rebord brûlé du long cylindre du bateau en rigolant.
-«Tu perds ton temps! D'aussi loin, je peux facilement éviter tes attaques que j'ai le temps de voir venir. Tu ne peux pas en faire autant avec mes attaques invisibles! Ha! Ha! Ha!»
Franky gardait la tête inclinée. Il éleva la voix, une voix basse et grondante.
-«Je suis peut-être un peureux, mais je ne suis pas un lâche qui attaque mes adversaires bien à l'abri!»
Il se mit à courir vers le navire. Le guerrier ensorcelé recommença à attaquer, mais le cyborg fonçait tête baissée à travers les kiaïs, ignorant les chocs qu'ils engendraient sur son corps.
-«Eh quoi? Tu comptes venir me chercher peut-être?» lança virtuel Spopovitch sans parvenir à cacher son inquiétude devant la colère de l'imposant cyborg.
Celui-ci, en arrivant à la limite du quai, sauta d'un bond sur le pont du bâtiment naval avant de se placer au pied de la cheminée qu'il saisit à plein bras. Puis, en forçant, il l'arracha d'une pièce. Son adversaire s'envola de son perchoir et tenta de s'enfuir dans la direction opposée. Franky fit basculer ses bras vers l'arrière, et dans un mouvement de balancier vers l'avant, il jeta la gigantesque cheminée qui fila à travers les airs en tournoyant jusqu'à heurter violemment le fuyard. Celui-ci se mit à chuter, dos vers le sol. Le cyborg sauta sur le quai et se mit à courir à toute vitesse, chacun de ses pas enfonçant le parterre cimenté. Il rejoignit son adversaire juste avant qu'il ne heurte terre et augmenta la puissance de l'impact au sol en accompagnant la fin de la chute d'un puissant coup de poing dans le ventre. Le terrain se fissura autour de virtuel Spopovitch. Franky propulsa une série de kikohas et termina sur une attaque concentrée. Il s'apprêtait à abattre la sphère d'énergie quand elle se volatilisa à la grande surprise du cyborg. Son adversaire en profita pour se libérer d'un coup des deux pieds, dos au sol, dans le ventre de son ennemi.
-«Court-jus?» demanda narquoisement le combattant au teint blafard.
-«Non, je n'ai juste plus d'énergie en surcharge et ne peux donc plus en projeter...» dit le cyborg d'un ton calme.
-«Mais ce n'est pas une bonne nouvelle pour toi...» continua-t-il sur le même ton.
Un jet d'énergie vert apparut depuis sous le pan arrière de sa veste et détruisit le sol. Franky s'éleva dans les airs et fit une boucle pour se rediriger vers son adversaire. Le jet d'énergie doubla de volume tandis que le maire du village Jingle s'abattit tête la première dans le ventre de virtuel Spopovitch qui en cracha de la bile. L'assaillant poursuivit son adversaire dans son mouvement de chute et lui porta des coups de poings dévastateurs, profitant de sa vitesse bien supérieure. Le soldat de Babidi roula au sol, le ventre enfoncé en plusieurs points. Franky se posa un peu plus loin, serein.
-«Je pense que c'est terminé...»
Virtuel Spopovitch restait allongé. Et d'un mouvement brusque, ses mains s'appuyèrent contre le sol. Il se releva, le regard hagard. Il fit craquer sa nuque et sembla retrouver ses esprits.
-«Qu'est-ce que c'est que cette endurance...?»
-«T'es mort...» siffla le guerrier virtuel.
Franky se remit à voler et à porter des coups rendus plus puissants grâce à son réacteur. Il n'osait cependant pas frapper trop fort, au risque de tuer son adversaire. Commettre un meurtre, même virtuel, le répugnait trop. Il finit par atterrir, sachant que son appareil de propulsion ne tiendrait pas très longtemps à un rythme si soutenu. Le corps couvert de marques, virtuel Spopovitch se relevait de nouveau.
-«Si j'utilisais le réacteur directement contre toi, tu serais désintégré, mais ce n'est pas ce que je suis venu chercher ici... Je te remercie pour ce combat, guerrier virtuel.» dit Franky en s'inclinant légèrement.
-«Ta gueule, enflure!» cracha le combattant virtuel en expulsant un peu de sang par la bouche.
-«Je crois que mon ami le robot à aussi fini son petit test...» poursuivit Franky en voyant le Robot Pirate devenir inerte après avoir tranché la tête du Sergent Métallique virtuel. Ce dernier leva le poing au dessus de son adversaire pour l'achever.
-«Fin de la session d'entraînement virtuel.» conclut l'ami de Suno.
Le sergent victorieux et l'increvable mais pourtant surpassé soldat de Babidi disparurent.
-«Fiouuu... Il est sacrément amoché... Mais au moins, j'ai vu qu'il fonctionne parfaitement... Et sa queue est intacte...» dit le docteur Brief, qui était descendu, en observant méticuleusement le Robot Pirate.
Il pressa deux petits bouton discrets à la base de la queue qui se détacha.
-«Je rangerais le robot plus tard. Je t'accompagne jusqu'à la sortie.» dit le docteur à Franky.
-«Alors, tu as trouvé des réponses à tes questions?» lui demanda-t-il.
Franky hésita. Il regarda quelques instants ses grandes mains.
-«A vrai dire... Pas du tout... J'ai du me faire violence pour combattre... Je n'ai pas le moindre plaisir à me battre... Je n'y comprends rien...»
-«Hmm... Tu disais tout à l'heure que les gens dotés de capacités aimaient se battre, même ceux qui sont bons. Mais ce n'est pas toujours vrai. Le fils de Sangoku, Sangohan, a était souvent obligé de se battre. Il est devenu très fort, mais il n'a jamais aimé ça, et c'est toujours le cas.»
-«C'est vrai?» dit Franky, les yeux arrondis.
-«Parfaitement. Ce doit être comme tout, il faut avoir le goût de la chose, qu'on ait ou pas les capacités.»
-«Mais alors, à quoi sert ma force...?»
-«A aider les gens que tu aimes au quotidien. Tu dois souvent leur être utile, non?»
Le cyborg repensa aux divers services qu'il rendait, comme quand il ramenait du bois pour tout le village à l'aube de l'hiver, ou bien la fois où il avait enlevé un rocher qui avait roulé jusqu'au ruisseau à la période de l'année où il n'était pas gelé, et l'obstruait.
-«C'est vrai.» dit-il en souriant.
-«Mais ça, c'est ma force. Et mes capacités au combat, à quoi servent-elles?»
Le docteur fit craquer son dos pour se donner le temps de réfléchir.
-«Tes capacités viennent de ta force. C'est à toi de décider de les utiliser ou pas. Tu es ton propre maître. Enfin, je dis ça comme ça, c'est juste ce que je pense... Tu devrais me poser des questions sur la technologie, je serais plus à l'aise...» dit-il en riant et en se grattant la nuque.
-«Je crois que je comprends.» dit gentiment le cyborg.
Il repensa au jour de sa rencontre avec Sangoku. Le Ninja Violet lui avait ordonné de l'abattre. A cette époque, sa force, ses capacités de combat, avaient un but clair et précis. Mais il s'était élevé contre ce fatalisme et avait rejeté sa condition de créature servile. Il avait donné la priorité à ses valeurs. Et il avait renoncé au combat. Oui, sa force serait celle de ne pas se battre, et elle servirait le but qu'il choisirait lui-même, aider ses amis. Les deux hommes étaient arrivés à l'entrée.
-«Écoute, reviens dans trois jours, ce sera le jour de repos de Bulma, elle verra ce qu'elle peut faire pour ton problème d'énergie.»
-«Très bien, professeur! Merci beaucoup!»
-«Bon, il faut que je m'occupe de ça, maintenant...» dit le docteur, désormais seul, en regardant la queue du Robot Pirate.
Il partit en cuisine où il retrouva sa femme, attelée aux fourneaux, avec son éternel air guilleret. Il sortit la cafetière et plaça l'embout de la queue dans l'emplacement prévu pour l'alimentation. Il inséra les branchements de la base de la queue dans la prise secteur.
-«Et voilà! La cafetière est prête à remarcher!» dit-il en regardant fièrement le bricolage grossier d'une cafetière relié au mur par un énorme lien métallique strié.
-«C'est merveilleux!» s'écria la femme du docteur, les mains jointes à côté de sa tête.
Trois jours plus tard, Franky revint à la Capsule Corp. et Bulma transforma son système à énergie de type auto-régénérant en type perpétuel à l'aide des plans de C-17. Il ne pourrait par contre plus jamais utilisé de kikohas, mais ne rencontrerait plus jamais un problème de surcharge d'énergie.